Dissertation: la parole

Dissertation: la parole peut-elle tout dire.

Les limites de la parole

Les humains sont doués de la faculté du langage qui les distingue des bêtes en faisant d’eux des êtres parlants. Une des fonctions principales de la parole est de formuler les sentiments et les pensées et de les communiquer à autrui. Cependant, certains doutent de la capacité du langage humain à tout exprimer. C’est le cas de Pierre Legendre, qui estime, dans sa Leçon VI , que « nous sommes des êtres de langage et néanmoins la parole ne peut pas tout dire ». Ce propos comporte un paradoxe, dans la mesure où la parole, comme faculté essentielle dont se prévalent les hommes, se trouve finalement incapable de traduire de façon adéquate tout ce qu’ils pensent ou sentent.

En effet, Il semble a priori que rien n’empêche les êtres humains de tout exprimer puisqu’ils en ont les capacités physiques et mentales, cependant, plusieurs facteurs empêchent la parole de tout dire. D’une part, elle est fondée sur un système de signes imparfait qui ne traduit que partiellement et approximativement le réel. D’autre part, elle rencontre des obstacles dans le sujet même de la parole qui la pervertit et l’appauvrit. Enfin, la parole se trouve codifiée par des règles et des conventions sociales qui limitent significativement sa liberté. Cependant, doit-on conclure trop vite à une infirmité du langage humain ? L’ambition de tout dire est-elle légitime ? N’est-ce pas en contournant les différents obstacles que la parole fait preuve d’invention et de créativité ? Les limites qui lui sont imposées ne sont-elles pas les conditions de son progrès ? Bref, comment apprécier cette limitation du champ et du pouvoir expressif de la parole ? En s’appuyant sur Phèdre de Platon, Les Fausses confidences de Marivaux et Romances sans paroles de Verlaine, on explorera ce que la parole peut dire avant d’examiner pourquoi elle ne peut pas tout dire pour montrer enfin que cette relative incapacité de la langue est aussi la condition de son perfectionnement.

Dire que l’homme est un être de langage signifie que l’usage de la parole est sa faculté distinctive, son principal atout, un avantage décisif qui favorise son existence sociale en lui permettant d’exprimer et de transmettre ses sensations, émotions ou pensées.

Personne ne peut nier que la parole soit une faculté humaine par excellence. De ce fait, la première chose que dit la parole est « l’humanité » de l’homme. Dans Phèdre , le personnage de Socrate rappelle à son jeune ami que les cigales, messagères des dieux, ont l’œil sur les humains : « si…elles nous voient converser, alors parce qu’elles seront contentes de nous, elles nous accorderont sans doute le privilège que les dieux leur permettent de décerner aux hommes ». Au contraire, « ne point converser » rapprocherait les deux personnages « des moutons sur l’heure du midi à l’entour de la source », GF p.138. La parole est d’abord ce qui distingue l’homme de l’animal et le rapproche du divin. Chez Verlaine, bien que la première « ariette » des Romances sans paroles semble favoriser le thème descriptif en s’attachant à l’évocation de la nature, la parole amoureuse perce dans la dernière strophe du poème : « Cette âme qui se lamente/ En cette plainte dormante/ C’est la nôtre, n’est-ce pas ?/ La mienne, dis, et la tienne,/ Dont s’exhale l’humble ancienne/ Par ce tiède soir, tout bas ? ». On voit ici que la parole chassée fait retour en même temps que le couple, et le dialogue prend le relais de la description. Les questions sans réponse montrent bien que le dialogue est une exigence bien que l’autre ne réponde pas. Dans Les fausses confidences , tout passe par le langage et le dialogue semble constituer la matière même de l’action. En effet, tout se noue et se dénoue grâce à la parole, qui semble constituer un enjeu capital pour tous les personnages : « si je disais un mot…» , menace Dubois dans la scène 10 de l’acte II, et tous les personnages n’ont plus qu’une seule envie : découvrir le sens de ces paroles virtuelles. Ainsi, la parole est bien cette faculté qui définit les humains, les unit et anime leur existence. Examinons à présent ce que les hommes disent au moyen de la parole.

L’homme étant le seul être vivant capable de parler et de discourir, cette faculté de transmettre du sens lui sert d’abord pour dire les choses qui l’environnent. Grâce à nos mots, au langage, nous pouvons nommer, décrire, raconter toute chose. Dans les « Paysages belges » , les notations concrètes mêlées aux sensations du poète se multiplient comme dans ‘‘ Charleroi ’’ : « Sites brutaux !/ Oh ! votre haleine, / Sueur humaine, / Cris des métaux. » Le poète décrit simultanément ce qu’il voit et ce qu’il sent, produisant un tableau qui renseigne à la fois sur la réalité et sur l’observateur. Dans Phèdre , Socrate décrit très bien le pouvoir quasiment illimité de la parole entre les mains des orateurs : « Par la force de leur discours, ils font paraître petites les grandes choses et grandes les petites, ils donnent à la nouveauté un ton archaïsant et à son contraire un ton nouveau. Et, pour traiter de n’importe quel sujet, ils ont découvert une méthode de concision aussi bien que d’amplification infinie. » La parole paraît ici toute puissante, quasi démiurgique, puisqu’elle semble pouvoir tout dire sur n’importe quoi et de n’importe quelle façon. On retrouve ce pouvoir de la parole également dans Les fausses confidences . Dans la scène 14 de l’acte I, Dubois invente un récit romanesque afin de persuader Araminte que Dubois est fol amoureux d’elle. Ses révélations dosées au compte-gouttes à travers le récit finissent par fléchir Araminte. Ici, non seulement la parole peut décrire ou évoquer ce qui est, mais elle peut aussi dire ce qui n’est pas. On voit donc que la parole peut quasiment tout dire : le réel et l’imaginaire, le vrai et le faux, son pouvoir d’expression paraît illimité. .

En plus de ce pouvoir de nommer, de décrire et de raconter, les êtres humains recourent à la parole pour exprimer et communiquer à peu près tout ce qu’ils ressentent et tout ce qu’ils pensent. Dans Romances sans paroles, et contrairement à ce que suggère le titre, l’expression des sentiments passe tout de même par la parole, qui ne peut être complètement évincée. Ainsi, dans la deuxième « ariette », l’épanchement du moi intime se laisse entendre dans le balancement du poète entre « l’aurore future » promise par ses nouvelles amours et le regret des « voix anciennes », du « cher amour » qu’il a connu probablement auprès de Mathilde. C’est bien une réalité psychologique profonde qui se reflète dans et par la parole poétique, et qui serait inaccessible autrement. Dans Les fausses confidences, le thème de l’amour est dominant et la parole semble déterminante dans l’expression du sentiment amoureux. Dubois l’annonce d’entrée de jeu : « quand l’amour parle, il est le maître, et il parlera ». Cette image de l’amour parlant, en plus de sa fonction programmatique qui consiste à annoncer le projet de Dubois et de Marivaux derrière lui, renseigne également sur la puissance expressive de la parole qui est capable de faire surgir les sentiments sous forme de mots. Dans Phèdre, les deux discours de Socrate et celui de Lysias vont traiter la question de savoir s’il faut « accorder ses faveurs à celui qui n’est pas amoureux plutôt qu’à celui qui l’est ». Ici, la parole se donne pour tâche non seulement d’exprimer l’amour, mais de l’analyser afin d’en examiner les avantages et les inconvénients. Grâce à la parole, les sentiments humais sont soumis à l’examen rationnel et font l’objet d’une réflexion structurée qui en dévoile les différents aspects et les différentes conséquences. Grâce à la parole, les humains peuvent formuler, décrire et analyser leurs sentiments et leurs idées.

Ainsi, nous sommes bien des êtres de langage et la parole est bien une expression de nous-mêmes, puisqu’elle dit d’abord notre condition d’êtres parlants et nous permet de formuler une grande variété d’émotions et de pensées. Toutefois, cette fonction d’expression et de communication n’est pas toujours efficace puisque la parole se trouve souvent incapable de tout traduire pour des raisons internes et d’autres externes au langage.

Tout d’abord, la parole ne peut pas tout dire parce que le langage humain est d’une nature complètement différente de ce qu’il cherche à exprimer. Ensemble de signes linguistiques généraux et arbitraires, il ne peut épuiser la totalité du réel. Dans Phèdre , Socrate explique que ses discours sur la folie amoureuse n’embrassent pas la totalité du sujet, mais ils sont obligés de « découper par espèces suivant les articulations naturelles…, l’un de ces discours a coupé un morceau du côté droit, alors que l’autre a coupé du côté gauche ». Pour rendre compte de la réalité, souvent complexe, le discours est contraint de la fragmenter pour en faciliter la saisie, mais cette division est toujours une occultation de certains aspects du réel, ce qui rend la traduction de celui-ci en mots partielle et lacunaire. On retrouve cette segmentation de la réalité dans Romances Sans paroles où le poète nous présente une vision stylisée d’un monde fragmenté. Dans « Walcourt », il évoque un paysage traversé en Belgique à travers quelques éléments découpés dans la réalité : « Houblons et vignes / feuilles et fleurs, / Tentes insignes / Des francs buveurs ! » La parole du poète ne restitue que les détails du réel dont s’empare sa subjectivité, au hasard de sa rêverie et de ses désirs. Dans Les fausses confidences , les mots semblent avoir une existence propre qui se développe parfois sans rapport avec la réalité : « Comment, Madame, proteste Arlequin, vous me donnez à lui ! Est-ce que je ne serai plus à moi ? Ma personne ne m’appartiendra donc plus ? » Derrière la prétendue bêtise d’Arlequin s’exprime l’insuffisance du langage qui ne traduit le réel que de façon métaphorique et indirecte. La parole ne peut donc ni dire la totalité du réel, ni le représenter de façon précise et adéquate.

En plus de cette impossibilité technique de tout dire, la parole se trouve entravée par le sujet de la parole lui-même qui ne peut tout dire. Dans Les Fausses Confidences , acte III, scène 12, avant d’avouer son stratagème à Araminte, Dorante laisse entendre toutes les difficultés qu’il peut y avoir à confesser ses erreurs : « Madame…j’ai autre chose à dire…je suis si interdit, si tremblant que je ne saurais parler . » Ici, le blocage de la parole pourrait s’expliquer par des considérations psychologiques et morales, à savoir la peur de perdre l’être aimé, née de la conscience d’avoir mal agi. Dans Romances sans paroles , l’ « ariette VIII » traduit l’ennui et le mal de vivre. Après avoir décrit « l’interminable ennui de la plaine » sous le ciel « sans lueur », le poète évoque dans la dernière strophe une « corneille poussive », véritable métaphore du poète comme étouffé, incapable de respiration et en manque d’inspiration. Dans Phèdre , Socrate fait le réquisitoire des orateurs ignorants qui adaptent la parole aux désirs et aux opinions de leur auditoire : « l’orateur, qui ignore ce qu’est le bien et le mal, … en faisant l’éloge du mal comme s’il s’agissait du bien. » Non seulement l’ignorance du locuteur empêche de parler du réel de façon juste et précise mais elle opère une confusion et une inversion des valeurs. La parole ne peut donc pas tout dire car elle dépend du sujet parlant qui, par faiblesse ou ignorance, occulte ou inverse certaines données du réel.

D’un autre côté, la parole n’est jamais libre de tout dire car elle est soumise à un système de normes sociales et morales qui limitent son déploiement. Ceci est particulièrement visible dans Les fausses confidences qui met en scène une société fortement hiérarchisée où la parole dépend du statut social. Dans la scène 15 de l’acte II, Dorante, sur le point d’avouer son amour à Araminte, traduit bien le poids de cette hiérarchie qui entrave la parole : « Etre aimé, moi ! Non, madame ; son état est bien au-dessus du mien ; mon respect me condamne au silence. » On voit ici que l’obstacle à la parole est bien la différence du statut social des personnages, qui rend le langage impropre à exprimer en même temps les rapports sociaux et le sentiment amoureux. On retrouve ce poids des conventions sociales dans Romances sans paroles de Verlaine: « l’ariette IV » expose de façon voilée le conflit moral autour de l’homosexualité : tout en cherchant à être pardonnées, les « deux âmes soeurs » contraintes à l’exil, « loin des femmes et des hommes » revendiquent une certaines chasteté et finissent par ignorer complètement le pardon exigé au début du poème. Celui-ci montre comment la parole poétique compose avec les contraintes morales et sociales de son époque et recourt à des détours : (« soyons deux enfants, soyons deux jeunes filles ») pour essayer d’exprimer ce qui, à l’époque et pour un homme comme Verlaine, relève de l’inavouable. Dans Phèdre , Socrate explique comment l’orateur doit prendre en considération les circonstances générales de la situation de communication avant de parler, il doit notamment savoir « par quels discours est persuadé tel homme », ou encore savoir « quand il est opportun de parler ou de se taire. » On voit donc bien que la parole est loin d’être libre de pouvoir tout dire puisqu’elle dépend de la hiérarchie sociale, des codes moraux et des circonstances de l’énonciation.

Ainsi, malgré son rôle primordial dans la communication sociale, la parole souffre d’une relative impuissance puisqu’elle semble souvent inapte à exprimer le réel dans sa totalité, qu’elle se heurte aux obstacles psychologiques et doit se plier aux conditions d’utilisation sociale du langage. Mais est-il nécessaire que la parole puisse tout dire ? Doit-on regretter cette insuffisance de la parole ou au contraire la regarder comme source de richesse et d’innovation?

Rappelons d’abord que si l’homme est un être de langage, il est aussi un être rationnel et moral. C’est pourquoi, il s’interdit lui-même de tout dire, non par incapacité, mais par choix libre. Dans Phèdre , Socrate refuse d’embourber le dialogue philosophique dans les méandres du mythe parce qu’il estime qu’il est beaucoup plus utile de s’examiner soi-même avant d’examiner des choses extérieures sans intérêt pour lui : « je ne suis pas encore capable, comme le demande l’inscription de Delphes, de me connaître moi-même ; dès lors, je trouve qu’il serait ridicule de me lancer, moi, à qui fait défaut cette connaissance, dans l’examen de ce qui m’est étranger. » Ainsi, chercher à tout dire serait pur gaspillage de temps et d’énergie. Dans Les fausses confidences , l’enjeu se résume souvent à dire ou ne pas dire. Dans la scène 10 de l’acte I, en réaction à Madame Argante qui lui demande de dire à sa fille « que son droit est le moins bon », Dorante répond : « Si effectivement son droit est le plus faible, je ne manquerai pas de l’en avertir. » Autrement dit, Dorante refuse de se laisser dicter ce qu’il doit dire, surtout qu’il s’agit de débiter un mensonge. Ainsi, la parole devient le signe extérieur d’une indépendance morale qui fait que le sujet ne dit pas tout ce qu’on exige de lui, mais ce que lui dicte sa conscience. Chez Verlaine, on perçoit une constante tension entre le désir et le refus de se dire. Rejetant l’anecdote personnelle et l’implication du moi, le poète choisit d’évoquer, de suggérer, d’interroger en maintenant une certaine imprécision, un flou qu’il affectionne : ne pas tout révéler est un choix esthétique. Ainsi, on ne dit pas toujours tout ce que les mots peuvent dire, mais ce sont les choix délibérés du locuteur qui détermineront la teneur et l’étendue de la parole. Il s’agit en somme de trouver un équilibre entre ce qu’on doit et ce qu’on ne doit pas dire.

La question qui se pose alors est de savoir si la parole dit tout ce qui doit être, en d’autres termes, si elle se conforme ou non à l’exigence de vérité. Cette relation étroite entre la parole et la vérité est exprimée dans Phèdre par la bouche de Socrate : « De la parole, il n’y a pas d’art authentique, si cet art n’atteint pas à la vérité », et un peu plus loin : « cet art oratoire, dont fait montre celui qui ne connaît pas la vérité et qui ne traque que des opinions, paraîtra un art risible, un art qui n’en est pas un. » La parole, pour le philosophe, ne doit pas se contenter de formuler des opinions vraisemblables, mais elle doit partir de la vérité et aspirer à la vérité, voilà la condition d’un art de la parole véritable. Dans Les fausses confidences , où la parole mensongère règne, la franchise et la sincérité relatives de Dorante suscitent l’admiration d’Araminte qui réagit en ces termes à sa confession finale : « l’aveu que vous m’en faites vous-même, dans un moment comme celui-ci, change tout. Ce trait de sincérité me charme, me paraît incroyable, et vous êtes le plus honnête homme du monde. » Pour Araminte , le fait de dire la vérité dans une situation aussi délicate change son jugement du tout au tout, car l’aveu provient directement de la personne concernée, de façon volontaire et en assumant toutes les conséquences : voilà ce qui donne toute sa valeur à cette parole vraie. Dans « Birds in the night » , le poète qui rapporte le souvenir d’une rencontre avec Mathilde : « …Et votre regard qui mentait lui-même / Flambait comme un feu mourant qu’on prolonge, / Et de votre voix vous disiez : ‘‘je t’aime’’ ! », dénonce cette déclaration d’amour mensongère car c’est une parole dit qui ne dit pas ce qu’elle devrait dire. Ainsi, une parole qui dit la vérité du monde et de l’être est beaucoup plus authentique et significative qu’une parole qui chercherait simplement à tout dire.

D’un autre côté, si la parole pouvait tout dire, tout serait déjà dit et les humains seraient condamnés à ressasser toujours les mêmes choses. Voilà pourquoi les limites de la parole doivent être vus, non comme des obstacles, mais comme autant d’aiguillons qui favorisent la créativité. Pour Platon, la parole peut aspirer à la perfection à certaines conditions : « voila, Phèdre, de quoi, pour ma part, je suis amoureux : des divisions et des rassemblements qui me permettent de parler et de penser. Si je crois avoir trouvé chez quelqu’un d’autre l’aptitude à porter ses regards vers une unité qui soit aussi, par nature, l’unité naturelle d’une simplicité, je marche sur ses pas et je le suis à la trace comme si c’était un dieu. » Le langage humain est loin d’être parfait, mais il est en revanche perfectible et l’homme qui l’utilise également, puisqu’il peut s’améliorer sans cesse vers une plus grande justesse de l’expression et une plus grande adéquation entre le langage et la réalité. Dans Les fausses confidences , les personnages usent souvent d’un langage à la fois polysémique et raffiné. Ils mettent à profit toute la finesse et la subtilité de la langue pour tenter de déjouer les conventions sociales et affirmer leur individualité. Soutenue par la double énonciation théâtrale, la parole exprime toujours plus qu’elle ne dit et les répliques des personnages sont souvent des paroles à double entente. Chez Verlaine, le titre du recueil dévoile l’intention d’évincer même la parole au profit de la musicalité des mots, jugée plus essentielle. Le poète pratique en effet un art de la suggestion où la musique joue un rôle primordial, comme dans cette strophe de la deuxième ariette : « Il pleure dans mon cœur/ Comme il pleut sur la ville; / Quelle est cette langueur/ Qui pénètre mon cœur ?» Ici, les mots expriment, touchent et émeuvent par leur sonorité plus que par leur sens, l’harmonie suggère et communique les sentiments et les sensations dans toute leur pureté, alors qu’une définition littérale risquerait de les banaliser. Ainsi, ce qu’on peut considérer comme des limites de la parole incite à rechercher sans cesse les moyens de rendre la parole plus précise, plus riche et plus expressive.

Tout bien considéré, la parole est bien la faculté humaine par excellence qui rend possible l’expression, la communication et l’échange de toutes sortes de faits, d’idées ou de sentiments. Toutefois, elle se révèle incapable de refléter fidèlement et intégralement le réel, de traduire toute la complexité des sentiments humains ou de se libérer des contraintes sociales. La parole ne peut donc pas tout dire et heureusement, car cela n’est ni nécessaire ni souhaitable. Les limites de la parole sont en réalité fécondes car elles représentent un défi perpétuel, une frontière fluide à repousser toujours plus loin, le gage de la perfectibilité du langage humain. Finalement, le fait que la parole ne dit pas tout est aussi un espoir et une chance car du nouveau peut toujours surgir dans nos discours, comme pour nous signifier que la parole n’a pas encore dit son dernier mot.

FIN DE LA DISSERTATION

  • Les pouvoirs de la parole - le cours (Partie 1)

Plan de la fiche :

  • La parole orale première : La Bible et l' Odyssée
  • La remise en cause de la rhétorique, de la Bible et l'avènement du discours écrit. Platon et les platoniciens
  • La réhabilitation de l'art de la parole sous un angle stratégique et la parole au service du philosophique

Introduction

1. Délimitation de la notion La parole c'est essentiellement le langage écrit et oral. Il permet la transmission. Il est souvent associé au pouvoir. Les ethnologues ont montré que ceux qui avaient le pouvoir possédaient la parole. Ce lien entre pouvoir et parole est d'ailleurs un des aspects importants de la pré-modernité et du monde des Anciens. On peut appeler pré-modernité et monde Ancien tout ce qui part de Montaigne et l'écriture de ses Essais jusqu'à Descartes et la rédaction du Discours de la Méthode. Montaigne constitue l'auteur charnière de cette évolution. Au niveau politique, il sera associé à la prise de pouvoir en France d'Henri IV et à une certaine fin des guerres de religion. L'art de la parole c'est la rhétorique. Ce n'est pas par hasard que la grande crise de ce monde ancien va débuter avec la fronde qui est la révolte des parlementaires -soucieux de la parole et de son art - contre le dirigisme de Colbert et de Louis XIV qui recherchent plus l'efficacité et qui préfigurent le monde moderne à venir, plus tourné vers la domination par la raison et la maitrise de la technique.

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Les autres fiches de révisions

Hlp introduction.

  • HLP Introduction - le cours

HLP Préparation

  • HLP Préparation - le cours (Partie 1)
  • HLP Préparation - le cours (Partie 2)

Les représentations du monde

  • Les représentations du monde - le cours (Partie 3)
  • Les représentations du monde - le cours (Partie 2)
  • Les représentations du monde - le cours (Partie 1)

L'humanité en question

  • L'humanité en question - le cours (Partie 1)
  • L'humanité en question (Partie 3)
  • L'humanité en question - le cours (Partie 2)

Les pouvoirs de la parole

  • Les pouvoirs de la parole - le cours (Partie 3)
  • Les pouvoirs de la parole - le cours (Partie 2)

La recherche de soi

  • La recherche de soi - le cours (Partie 2)
  • La recherche de soi - le cours (Partie 3)
  • La recherche de soi - le cours (Partie 1)

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"Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles" Michel Lieris (1901-1990), Glossaire, j'y serre mes gloses (1939)

(Nous vous proposons en annexe un commentaire du tableau de Botticcelli sur la Calomnie d'Apelles )

Analyse du sujet à la loupe

"La parole" est l'expression d'un sujet (un locuteur) qui actualise sa faculté de langage en utilisant une langue particulière (c'est-à- dire un certain code révélateur d'une forme de culture). La prise de parole est un acte dans lequel un sujet se met en scène et entre en contact avec une altérité (un public ou un interlocuteur singulier). En même temps, chaque locuteur s'expose aussi à une évaluation sociale (cf. Pierre Bourdieu , "Ce que parler veut dire" ) L'échange d'idée est inséparable d'un jugement de chaque interlocuteur sur la valeur de celui qu'il écoute.

Le sujet de dissertation qui nous est proposé est donc autant un sujet sur la parole que sur l'échange (et, particulièrement, le dialogue)

"l'échange d'idées" renvoie à la fois au registre intellectuel et au registre politique. Puisque "le meilleur moyen" désigne un superlatif absolu, il conviendra d'étudier et d'évaluer le rôle de la parole tant dans les controverses et les disputes entre spécialistes que dans les débats démocratiques.

S'il s'avère que la prise de parole a des effets pervers dans "l'échange des idées", il faudra donc se demander comment éviter ces écueils... Quelle serait alors le meilleur moyen d'échanger des idées : l'écriture peut-être (l'art semble a priori trop équivoque...)

M ais les idées s'échangent-elles ? Est-ce que l'expression est adéquate ? Qu'est-ce qui conduit les hommes à changer de jugement, de point de vue ? L'analyse de ce sujet nous amènera sans doute à réfléchir sur le statut des idées. Sont-elles de pures abstractions ou surgissent-elles toujours associées à un contexte ? Ne sont-elles pas toujours le produit d'un vécu fait de rencontres, de présence, d'émotion, de révolution affective et d'intérêt...

Plan synthétique

I) La parole n'est pas le moyen d'échanger des idées, mais d'exposer des intérêts ; la pure logique des idées achoppe sur la réalité des rapports de force I(a) : Le loup et l'agneau (analyse de la fable comme paradigme) I(b) : Le procès Galilée ( illustration historique du même phénomène) I(c) Bilan : il est utile de savoir repérer les oppositions d'intérêt et plus profondément les clivages idéologiques qui bloquent le dialogue. (et transition ) Mais l'usage de la parole dans les échanges d'idées recèle d'autres effets pervers, ce que toute l'oeuvre de Pierre Bourdieu s'attache à démontrer.

II) La parole n'est pas un organe neutre, toute prise de parole expose le locuteur à un jugement des autres quant à son statut social. Dans un grand nombre des situations concrètes de prise de parole, le discours n'est pas le moyen d'échanger des idées, il fonctionne comme moyen de domination sociale II(a) Etude des effets de censure symbolique dans les échanges linguistiques II(b) Langue de bois et discrimination dans la distribution de la parole (autopsie des faux débats dans les médias) III(c) Bilan : Il n'y a pas d'égalité dans la prise de parole (et transition) L'écriture offrirait-elle de meilleures garanties pour les échanges intellectuels ?

III L'importance des échanges dans la genèse de la parole et des idées III (a) L'écriture comme alternative à la fascination de la parole magico-religieuse III(b) Les échanges - au sens le plus large - sont les seuls moyens d'accéder à la parole, Rousseau souligne combien l'invention des mots a été essentielle dans la fixation et le développement de ces processus mentaux. Chaque grammaire induit et révèle une vision du monde. "L'Esprit parle en plusieurs langues" III(c) La parole nous donne accès à des mondes disparus et à des réalités purement linguistiques ! La parole n'est donc pas seulement le moyen de communiquer des idées, elle permet aussi d'inventer des idées et quand on y trouve un intérêt, de les imposer.

Conclusion : Sans le désir d'échange, il n'y aurait pas de parole et il n'y aurait pas eu de sophistication des idées. Dans ces contacts millénairement répétés, les idées (et les rapports au monde qu'elles manifestent) se sont progressivement précisées. En ce sens, la parole (et les langues dans leur diversité) seraient sans doute le meilleur moyen de communiquer nos différences et d'échanger des idées si la prise de parole n'était aussi travaillée par des logiques falsifiantes (celles des réductions idéologiques et celles des censures symboliques) qui annulent les chances d'un véritable échange.

Introduction problématique

En politique, lorsque la voie des négociations diplomatiques est coupée et que triomphe la voix des armes, il n'y a plus d'échange d'idées, seulement des échanges de coups ! Il semble donc qu'il y ait un lien essentiel entre la parole et le dialogue (qui étymologiquement signifie l'exploration du logos et l'enchaînement d'idées). Cependant, toute forme de prise de parole ne laisse pas les mêmes chances au débat. La parole a ses effets pervers. La joute oratoire cherche la victoire sur l'adversaire plus que le progrès dans la recherche de la vérité. Narcissisme ambitieux, flagornerie et flatterie démagogique s'autorisent tous les sophismes. L'éloquence charme et anesthésie pour un temps l'esprit critique. La parole est-elle donc le meilleur moyen d'échanger des idées ?

Première partie

La fable de Jean de La Fontaine Le loup et l'agneau met en scène un loup qui parle et qui, par la parole, incrimine celui dont il veut faire sa proie. A son habitude, l'auteur parie sur l'effet pédagogique de l'anthropomorphisme. Il dénonce ainsi tous les faux dialogues, ceux qui ne servent en rien à échanger des idées, mais à asséner des partis pris tout en prétendant les démontrer rationnellement...

Dans le discours du loup, Jean de La fontaine prend soin de multiplier toutes les aberrations logiques : ainsi, contrairement aux motifs allégués, l'agneau ne peut-il "troubler" le breuvage du loup puisque le ruminant se désaltère à plus de vingt pas en aval du carnassier..." Et que par conséquent, en aucune façon, [il] ne put troubler [sa] boisson " ! De même, l'agneau ne peut s'être "raillé" du loup l'an passé puisqu'il n'était pas né ! L'illogisme, de spatial, devient temporel...

Mais le loup ne désarme pas dans ses propos de mauvaise fois. Ses pulsions agressives lui dictent alors le plus vieux des sophismes de la colère : " Si ce n'est toi, c'est donc ton frère ! " L'incrimination passera par la collectivisation de la faute : l'agneau va payer pour les autres, pour "les siens", pour tout ce que sa communauté - au sens le plus élargi - représente d'intérêts opposés aux prétentions du loup.

Tout le discours du loup vise à légitimer l'agression en la présentant comme intellectuellement justifiée. "On me l'a dit, il faut que je me venge..." Pourtant, à aucun moment du dialogue, le loup n'a véritablement été à l'écoute des arguments de son interlocuteur. Il n'y a eu, de la part du loup, aucun effort d'ouverture, ni a fortiori d'échange de point de vue. Contrairement aux apparences, le loup n'a pas pris la parole pour "dialoguer avec l'agneau", mais pour annoncer haut et fort le verdict que son humeur avait seule décrété, verdict qui pouvait, d'ailleurs, se déduire du simple déterminisme pulsionnel : le loup a faim, le loup est le plus fort ; tout le reste n'est que littérature ! (Entendons, ici, sophisme destiné à maquiller d'une apparence de légitimité la réalité d'un coup de force.)

La fable, Le Loup et L'agneau, est l'archétype de tous les "faux débats" où la parole la plus intelligente achoppe sur la réalité des rapports de force et ne parvient pas à l'emporter si elle n'est pas elle-même soutenue par une force matérielle supérieure.

Donc, contrairement à ce qu'une lecture rapide de la morale de la fable pourrait laisser croire : "La raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure des raisons !" L'argumentaire du plus puissant des partis en présence n'est pas forcément le plus logique mais c'est celui qui l'emporte parce que la"force des idées" (dès que le débat concerne des intérêts concrets) n'est pas essentiellement dans les idées, mais dans la force propre à ceux qui les soutiennent (puissance financière, capacité militaire, domination symbolique et prestige social...).

Au XVII ème siècle, un contemporain de Jean de La fontaine, observateur comme lui des joutes intellectuelles et des rivalités entre puissants, avait pointé en des termes canoniques la lutte sempiternelle entre la vérité et la force. "Toutes les lumières de la vérité ne peuvent rien pour arrêter la violence et ne font que l'irriter encore plus..." (Pour accéder à l'extrait de Pascal, cliquez) A cette époque, e n France, Pascal est l'un des rares esprits à oser dénoncer le procès que le Saint-Office attente à Galilée. «  Le pape hait les savants qui ne lui sont pas soumis par vœux (…). L’inquisition est corrompue ou ignorante .  »   Tous gardent en mémoire le souvenir de Giordano Bruno (1548-1600), un moine dominicain, brûlé pour hérésie 33 ans plus tôt (il soutenait que l'univers est infini, qu'il existe une pluralité de mondes et que Dieu est partout parce qu'il est la nature même...).

I(b1) Précision générale sur l'idéologie

A celui qui s'étonnerait que des hommes aient pu en condamner d'autres pour de tels motifs, la fatwa q ui s'abat sur certain(e)s intellectuel(le)s musulmans(e)s offrent une triste illustration du même phénomène. L'histoire des idées enseigne que les "évidences" sont relatives, ce sont des opinions communément admises et répétées par tous ceux qui appartiennent au même cercle (sans effort d'analyse, ni de démonstration spécifique). Mais surtout, certaines idées sont en accointances avec certaines positions sociales, certaines institutions et certains rapports de pouvoir parce qu'elles semblent les justifier. Elles font corps avec ce que le vocabulaire marxiste appelle une "idéologie".

La force d'une idéologie est d'être ignorée comme telle par ceux qui la partagent. Une idéologie est l'ensemble des représentations collectives qui sont spontanément admises comme vraies par un groupe, non en vertu de leur pertinence avérée, mais parce qu'elles expriment inconsciemment les intérêts d'une classe ou d'un groupe social. A travers les discours, et les prises de position dans les débats, transparaissent ainsi des idéologies, c'est-à-dire des conceptions du monde déterminées, en dernière instance, non par la pure logique des idées, mais par la logique des intérêts, celle des pouvoirs économiques et symboliques. Dans leur prise de parole, beaucoup d'individus croient honnêtement défendre des idées alors que ces idées ne sont que l'émanation de rapports de forces qui restent dissimulés par l'apparence d'objectivité des idées.

Dans un texte célèbre des Cahiers de prison, Antonio Gramsci souligne que le moindre discours, si on n'y prend pas garde, véhicule une idéologie inconsciente. (Pour découvrir une synthèse de cette pensée, cliquez ici.) I l faut donc apprendre à "ausculter" les idées et les discours. Nietzsche utilisait à ce propos la métaphore du marteau : "Philosopher à coup de marteau", ce n'est pas forcément casser toutes les représentations héritées du passé, mais les soumettre à un diagnostique, les frapper du marteau de l' Essayeur d'or pour mieux les évaluer et surprendre leurs résonances cachées.

I(b2) Lecture de l'arrière plan idéologique du procès Galilée

Galileo Galilei (1564-1642) a lui aussi joué à L'Essayeur, c'est d'ailleurs le titre d'un des ouvrages dans lequel il précise l'existence des comètes et rompt avec la thèse aristotélicienne de l'incorruptibilité des sphères célestes. Or l'Église a fait de cette thèse un dogme parce qu'elle trouve dans l'oeuvre d'Aristote tout un système de pensée compatible avec le credo religieux du Christianisme le "Premier moteur immobile" pouvant aisément préfigurer le Dieu du monothéisme). La caution intellectuelle d'Aristote renforce la puissance de l'Église et l'autorité de l'Église empêche la remise en cause des thèses d'Aristote... Cette circularité est celle de "l'argument d'autorité" contre lequel Galilée et Pascal s'insurgent ( et que Molière ridiculise, à la même époque , dans ses scènes de querelles entre médecins)

Dans le Dialogue sur les deux principaux systèmes du monde ( 1632) Galilée enrichit l'hypothèse de Copernic (1473-1543) selon laquelle, contrairement au système de Ptolémée, Ta terre tourne autour du soleil. La démonstration de l'héliocentrisme se heurtent de plein fouet à la lettre de la Bible : en effet, Josué (le successeur de Moïse à la tête des Hébreux) aurait obtenu de l'Éternel qu'Il arrêta la course du soleil afin de les aider dans la bataille contre les Amorrhéens à Gabâon ( Josué 10,12-10,13 ). Certes, la Sainte Inquisition catholique aurait pu décider de ne donner à ce texte qu'un sens métaphorique, mais elle craignait le mouvement de réforme initié par les protestants et dans lequel chacun était libre d'interpréter les Écritures. Or Galileo Galilei, comme Giordano Bruno, publie en langue italienne, il offre à tous ceux qui le lisent des raisons de douter, non de Dieu, mais de la prétention des religieux à trancher en sciences et plus généralement à s'occuper des affaires du monde. La lettre de Galilée à la Grande Duchesse de Toscane est sur ce point explicite : " L'intention du Saint-Esprit est de nous enseigné comment on va au ciel non et comment le ciel va !" Galilée revendique l'autonomie de la science et le primat de la raison sur l'autorité religieuse ; il est en cela soutenu par des familles aristocratiques (notamment Monseigneur Giovanni Ciampoli) qui cherchent à créer, en marge du Prestigieux Collège Romain (fondé en 1551 par le jésuite Ignace de Loyola), des académies concurrentes comme l'Académie des Lincei.

Il serait d'ailleurs faux de penser que les jésuites les plus versés en sciences s'opposaient tous aux propos de Galilée. L'ordre des jésuites était en proie à des dissensions politiques. Derrière la question de la tolérance en matière d'opinion, ce sont aussi les intérêts économiques de l'Espagne dans le nord de l'Europe qui sont en jeu. L'Espagne se heurte en effet, à la même époque, aux revendications d'indépendance des États protestants. Le cardinal Gaspard Borja, Primat d'Espagne au Saint-Siège, est le chef du parti jésuite soucieux de maintenir le Vatican dans l'orbe de l'Espagne. Il exerce une pression répétée sur le Pape et, en 1632, l'accuse même de complaisance envers les hérétiques. La révolte protestante a joué, en arrière-plan, un rôle décisif dans le procès attenté contre les idées de Galilée.

I l est des procès perdus d'avance... des débats où les idées ne sont pas réellement débattues car la cause est déjà entendue. D'ailleurs, l'existence même du procès témoigne de la force du préjugé négatif.

Ni Galilée ni, en son temps, Socrate ne sont parvenus à convaincre leurs juges. L'échec de leur prise de parole ne pouvant s'expliquer par la défaillance de leur argumentaire, il faut en chercher ailleurs la cause : nul ne saurait convaincre par des raisons celui qui, par intérêt, refuse d'être convaincu ! La parole achoppe sur la logique des intérêts idéologiques.

Par conséquent, dans toutes les formes d'échange entre les hommes, on gagne en temps (et en réalisme) si l'on sait diagnostiquer d'abord les objectifs et les intérêts des partis en présence. Ce que le jargon de la psychologie d'entreprise nomme l'analyse transactionnelle est à jour depuis les premières tragédies d'Euripide . Nietzsche en établit le constat dans La Naissance de la Tragédie. ( Pour en découvrir un extrait, cliquez !)

La parole n'est donc pas toute puissante quand elle vise à modifier le jugement d'un interlocuteur. La parole est l'expression non seulement d'idées, mais d'intérêts parfois inconscients dans leurs ramifications idéologiques. Ces partis pris s'opposent au changement d'opinion et, donc, à un véritable dialogue. Mais les analyses sociologiques de Pierre Bourdieu nous permettent d'aller plus loin dans l'exploration des limites de la parole dans le débat d'idées.

II (a) Les effets de censure symbolique dans le "marché linguistique"

La correction de la langue, la variété et la précision du vocabulaire, l'aisance et l'assurance du discours situent socialement un individu. Pierre Bourdieu nomme "pouvoir symbolique " tous les effets de prestige inclus dans ce discours dominant (ce qu'il appelle aussi le "discours autorisé" ) et, corrélativement, il souligne tous les sentiments de gène qui assaillent celui qui se sent linguistiquement (et donc socialement) démuni.

La parole n'est pas un organe neutre, son exercice enracine l'individu dans un milieu (celui de son apprentissage) ; en même temps, toute prise de parole expose le locuteur à une évaluation critique. "A t-il bien ou mal parlé? Est-il brillant ou non ?" Parler, c'est non seulement exposer des idées, mais c'est aussi s'exposer à une évaluation sociale. Dès lors "le silence de certains n'est que de l'intérêt bien compris !" Cf. Question de Sociologie, "Ce que parler veut dire".

Dans une autre conférence, Pierre Bourdieu cite ainsi le cas d'un paysan béarnais qui, bien qu'il ait obtenu le plus grand nombre de voix, ne se sentit pas capable d'être maire parce que, disait-il : "il ne sait pas parler" (Ce qui signifie qu'il ne sait pas parler comme il faut parler dans les situations officielles, or, en devenant maire, il deviendrait un personnage officiel, tenu de faire des discours officiels). Cette réaction, socialement typique, conduit Pierre Bourdieu à substituer au concept classique de "compétence linguistique" celui de "capital linguistique" . Il s'agit de ne pas sous-estimer, dans les échanges linguistiques, les effets de prestige symbolique.

"Quelqu'un qui est né dans le 7ème arrondissement - c'est le cas actuellement de la plupart des gens qui gouvernent la France - dès qu'il ouvre la bouche, reçoit un profil linguistique [... ] La nature même de son langage (que l'on peut analyser phonétiquement, etc.) dit qu'il est autorisé à parler au point que peu importe ce qu'il dit. Ce que les linguistes donnent comme la fonction éminente du langage, à savoir sa fonction de communication, peut ne pas être du tout remplie sans que sa fonction réelle, sociale, cesse d'être remplie pour autant. " Le Marché linguistique , exposé fait à Genève en décembre 1978. II (b1) Le rituel de la "langue de bois" Il est des situations où la parole fonctionne pour ne rien dire d'autre que la fonction de domination sociale...

Pierre Bourdieu tient à souligner qu'il y a des situations linguistiques de rapport de force dans lesquelles "ça parle, sans communiquer pour autant !" Lors d'une prise de parole, une suite de propos peuvent être proférés sans qu'à aucun moment, il n'y ait eu une volonté de dialogue, de mise en question, d'interrogation critique. Et il serait à ce propos réducteur de parler simplement de "langue de bois " puisque ce qui, précisément, est à thématiser, c'est la récurrence de cette langue de bois, le fait qu'elle ne détraque pas, par exemple, l'institution politique, mais qu'elle en soit comme une émanation.

Tout s'explique si on prend soin de souligner les effets de prestige institutionnel, ce que précisément Pierre Bourdieu appelle "le pouvoir symbolique" : un rapport de domination symbolique se manifeste dans un "rituel" de prise de parole et cette performance, non seulement manifeste l'actualité de ce pouvoir, mais l'assoit et le renforce. Ce phénomène est particulièrement observable à la télévision, notamment dans la différence de comportement des journalistes vis-à-vis de leurs interlocuteurs. (Lire à ce propos le chapitre ironiquement intitulé "Les débats vraiment faux et faussement vrais" dans Sur la télévision ) - Philohil a proposé l'an passé une présentation générale de l'ouvrage ; pour y accéder, cliquez !

II (b2) Distribution de la parole et discrimination des interlocuteurs dans les médias audiovisuels

Dans son analyse, Sur la télévision, Pierre Bourdieu observe que les journalistes ne s'adressent pas du tout de la même façon envers un ministre ou une personnalité médiatique et un simple inconnu (syndicaliste, porte parole d'association, etc. ) "Le présentateur, en distribuant la parole, distribue les signes d'importance", et il se dit autant par les regards, les gestes, les mouvements des yeux et les intonations que par la parole même...

Ainsi, il y a une façon d'acquiescer qui marque l'impatience, fait sentir l'indifférence envers les propos énoncés et décourage le discours de celui qui n'est pas un professionnel de la prise de parole. De la même façon, il y a des manières très différentes de remercier. "Merci" peut signifier : "Je vous suis reconnaissant, j'accueille avec gratitude vos propos" ; alors qu'une autre intonation revient clairement à congédier son interlocuteur et signifie implicitement : "ça va ! C'est terminé, passons au suivant." (Pierre Bourdieu pointe aussi une autre stratégie des présentateurs pour abréger la parole de ceux dont les propos pourraient déranger : ils se réfèrent à l'urgence, au temps de parole dépassé ou bien se font frauduleusement les porte-parole de l"intérêt du public". Au final, " il est évident que tous les interlocuteurs ne sont pas égaux sur le plateau". Concrètement, dans une émission de deux heures que Pierre bourdieu cite comme exemple (une émission consacrée aux grandes grèves de nov-déc. 1995), le syndicaliste a eu exactement, - et seulement - cinq minutes d'interventions !

Par opposition, dans La Misère du monde , l'équipe de Pierre Bourdieu s'est efforcée de renverser les effets de censure et de gène que provoquent structurellement les situations classiques d'enquête. Pour que la parole soit véritablement pour tous un moyen d'exprimer leur expérience, il faut que l'enquêteur accepte de se mettre au service de son interlocuteur afin de l'aider à "accoucher"de son discours. Pierre Bourdieu place symboliquement ce travail d'assistance sous le haut patronage de la maïeutique socratique . "Quand on veut que quelqu'un qui n'est pas un professionnel de la parole parvienne à dire des choses... il faut faire un travail d'assistance à la parole ... " Par exemple, il est très important de renvoyer aux gens des signes d'intelligence, des signes d'intérêt, des petits hochement de tête, etc. " Sinon, ils se découragent et peu à peu la parole tombe." Toute une autre partie de son travail au Collège de France a consisté à étudier les questionnaires d'enquêtes et les attitudes des enquêteurs qui brouillent et parasitent l'échange linguistique.

II (c) Bilan

Dans la majorité des situations concrètes de prise de parole, le discours n'est pas le moyen d'échanger des idées, mais de manifester une valeur sociale - ce qui inclut toute une multiplicité d' effets de censure symbolique dans les échanges oraux. Faut-il conclure que la communication écrite (avec la lecture solitaire qu'elle appelle) serait un meilleur moyen d'échanger des idées ? Il convient sans doute de nuancer : la plupart des personnes interrogées dans La Misère du monde auraient eu encore plus de mal à coucher leur histoire sur le papier. La maîtrise de l'expression écrite est elle aussi massivement un privilège social.

Toutefois, la communication écrite recèle peut-être d'autres vertus, notamment dans la distance qu'elle impose entre le locuteur-écrivain et le récepteur-lecteur.

III Les échanges dans la genèse de la parole et des idées

Dans Les Origines de la pensée grecque , Jean Pierre Vernant retrace l'émergence de la philosophie (et de la démocratie) en Grèce antique. Il souligne l'importance de la révolution mentale opérée par le courant des "physiciens" (Thalès, Anaximandre) lorsque, pour la première fois, ils décidèrent de rompre avec le discours religieux officiel sur les origines du monde pour coucher par écrit (et sans aucun travail poétique de style) leurs réflexions cosmologiques.

L'écriture permet en effet plus de recul critique : proposer par écrit une théorie à la lecture d'un tiers, c'est d'emblée accepter qu'il pourra prendre tout son temps pour analyser l'enchaînement des idées et les tester. Ce comportement d'examen scrupuleux était alors radicalement nouveau, il tranchait avec la fascination qu'opérait la parole religieuse. En effet, jusque-là, le discours sur les origines du monde était le privilège (et le monopole) des personnalités sacerdotales : les Rois-magiciens, "maîtres de vérité" .

Une fois l'an, lors d'une grande commémoration rituelle, le roi-magicien racontait les origines du monde en même temps qu'il mimait le combat contre les Forces du Chaos ; la scénographie, à grand renfort d'encens , de torches et d'effets sonores, plongeait l'assistance dans la stupeur et ne contribuait pas peu à entretenir dans l'esprit du peuple le prestige symbolique du roi identifié au dieu vainqueur du Chaos. Le mythe que le roi (ou grand prêtre) proférait était reçu comme la vérité, inspirait la soumission et n'était pas discutable. A cette époque, la valeur antinomique de la vérité n'était pas l'erreur, mais l'oubli - un oubli sacrilège puisque le mythe était au fondement de toutes les hiérarchies instituées et de toutes les traditions d'usage.

Le courant des physiciens, en proposant par écrit des explications du commencement du monde qui refusaient de faire intervenir des agents divins, non seulement opérait une désacralisation du monde, mais permettait l'émergence d'un type de pensée extérieure à la religion et ouverte au débat d'idées.

Au cours des siècles, les correspondances entre penseurs (par exemple les lettres échangées entre Descartes et le père Mesland ou celles de Spinosa avec Blyenbergh) attestent l'apport de l'écriture dans les échanges d'idées.

La parole écrite peut, certes, être aussi le véhicule du pouvoir le plus autoritaire. Des ethnologues soulignent d'ailleurs que le développement de l'écriture (apparue entre le Vème et le IVème millénaire avant notre ère) accompagne et seconde l'organisation et la hiérarchisation des sociétés. L'écriture est l'organe de transmission du pouvoir dans les empires.

III (b1) La preuve par l'exemple des "enfant sauvages" La parole, écrite ou orale, a donc bien des difficultés à produire un ordre qui lui soit propre, celui des idées étudiées pour elles-même, dans la beauté et la richesse de leurs nuances. Si la question de savoir s'il existe une forme de pensée sans langage reste parmi les grands problèmes philosophiques, il est par contre certain qu'il n'y a pas de parole sans échange, sans contact - ce qu'enseignent les cas des "enfants sauvages" (c'est-à-dire les très rares enfants ayant survécu en situation d'extrême isolement et qui n'ont jamais, dans leur solitude, développé par eux-mêmes de langage). (Cf. Les premières séquences de L'Enfant sauvage, l'adaptation par François Truffaut du Mémoire de Jean Itard sur celui qui fut appelé Victor de L'Aveyron).

III( b2) Le désir d'échange est à la source du langage et de la sophistication des idées

Dans le Discours sur les origines et les fondements de l'inégalité parmi les hommes comme dans l'Essai sur l'origine des langues, Rousseau tâche de retracer les premiers balbutiements de la parole. Selon lui, les besoins ayant eu d'abord pour effet de disperser les hommes quand ils vivaient seulement de cueillette, les premiers cris et grognements qui sont apparus dans les premières familles n'auraient pas donné lieu à un langage plus subtile sans l'effet du désir qui lui implique toujours le rapport à une altérité avec laquelle il s'agit d'établir un échange... " Les fruits ne se dérobent point à nos mains, on peut s'en nourrir sans parler ; on poursuit en silence la proie dont on veut se repaître ; mais pour émouvoir un jeune coeur, pour repousser un agresseur injuste, la nature dicte des accents, des cris, des plaintes, voilà les plus anciens mots inventés, et voilà pourquoi les premières langues furent chantantes et passionnées avant d'être simples et méthodiques." .[et plus haut dans le texte] " Toutes les passions rapprochent les hommes que la nécessité de chercher à vivre force à se fuir. Ce n'est ni la faim, ni la soif, mais l'amour, la haine, la pitié, la colère, qui leur ont arraché les premières voix." Essai sur l'origine des langues, chap. II

Rousseau avoue lui même que ce qu'il dit est à nuancer : dans les pays où les conditions d'existence sont rudes, les hommes très tôt ont dû apprendre à coopérer pour survivre ; ils ont donc développé un type de parole pragmatique encore remarquable, pense Rousseau, dans l'esprit particulier aux langues du Nord.

Donc, sans le désir d'échange (qui implique toujours autrui, même si on cherche à échanger des biens), il n'y aurait pas eu de parole. Par ces contacts répétés, l'humanité est peu à peu sortie de sa torpeur animale. Au XVIII eme siècle, en France, Condillac vulgarise parmi les lettrés les théories des nominalistes et des empiristes anglais. A l'origine de nos premières idées, il y a des sensations, la répétition des sensations développe la mémoire et les premières aptitudes à anticiper des sensations semblables ; les premières associations de sensations et de perceptions sont les premières ébauches de raisonnement. Rousseau souligne combien l'invention des mots a été essentielle dans la fixation et le développement de ces processus mentaux.

"Qu'on songe de combien d'idées nous sommes redevables à l'usage de la parole ; combien la grammaire exerce et facilite les opérations de l'esprit ; et qu'on pense aux peines inconcevables, et au temps infini qu'a dû coûter la première invention des langues ; qu'on joigne ces réflexions aux précédentes, et l'on jugera combien il eût fallu de milliers de siècles, pour développer successivement dans l'esprit humain les opérations dont il était capable." DIiscours sur l'origine de l'inégalité. Première partie. Pour lire un extrait plus riche, cliquez !

La linguistique contemporaine, tout comme le travail des grands traducteurs, nous ont depuis appris que chaque grammaire induit et révèle une certain façon d'être au monde. "L'Esprit, disait Hegel , parle en plusieurs langues" précisément parce que la complexité des idées est manifeste dans la richesse de leurs nuances - ce que la diversité des langues permet plus aisément de capter. Maîtriser plusieurs langues, avec leur subtilité propre, c'est entrer dans une meilleure intelligence du monde. C'est même pouvoir découvrir des mondes disparus, mais sédimentés dans les paroles figées que découvre l'archéologie.

La puissance de la parole dans l'échange va plus loin : il est des mots qui ont du sens pour nous et qui évoquent des associations d'idées, mais qui n'ont pas d'autre réalité que linguistique ! Avec beaucoup d'ironie, Roman Jakobson dans son Essai de linguistique générale (1969), précise cette fonction essentielle de la parole qui n'est pas seulement de permettre d'échanger des sensations, mais de créer un univers de sens et d'inventer du sens à partager :

"Nous n'avons jamais bu d'ambroisie, ni de nectar et n'avons qu'une expérience linguistique (*) des mots "ambroisie", "nectar" et "dieux"- nom des êtres mythiques qui en usaient - néanmoins nous comprenons ces mots et savons dans quel contexte chacun d'eux peut s'employer." La parole n'est donc pas seulement le moyen de communiquer des idées, elle permet aussi d'inventer des idées et (quand on y trouve un intérêt) de les imposer.

Sans le désir d'échange, il n'y aurait pas de parole et il n'y aurait pas eu de sophistication des idées. Dans ces contacts millénairement répétés, les idées (et les rapports au monde qu'elles manifestent) se sont progressivement précisées. En ce sens, la parole (et les langues dans leur diversité) seraient sans doute le meilleur moyen de communiquer nos différences et d'échanger des idées si la prise de parole n'était aussi travaillée par des logiques falsifiantes (celles des réductions idéologiques et celles des censures symboliques) qui annulent les chances d'un véritable échange.

*NB : Pour le mot "dieu(x)", les mystiques de tous les temps ne seraient pas d'accord, ils revendiquent une expérience sensible du divin...

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mercredi 28 août 2024

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H umanités L ettres P hilosophie

Les pouvoirs de la parole,

Période de référence : de l’Antiquité à l’Âge classique

1. L’art de la parole 12h

Antiquité (6h):

> aux sources de la rhétorique : la démocratie (>philo: Platon, les sophistes, la dialectique etc.)

La rhétorique d’Aristote : les 3 types de discours

épidictique (bon/mauvais)

Judiciaire (juste/injuste)

politique (utile/inutile)

Cicéron et les 3 objectifs de l’orateur

Quintilien : les 5 parties du discours

>analyse de textes (au moins un pour chaque type de discours)

Moyen âge-Renaissance (4h):

> quand le formalisme devient prépondérant… puis est contesté:

Abélard et la scolastique (utilisation intensive de la disputatio, des syllogismes, des questionnements cf Saint Thomas objectif : réconciliation de la foi chrétienne et de la philosophie aristotélicienne)

Toute puissance du dogme religieux > prêches.

vs émergence de l’humanisme , travail et interrogations sur les textes originaux (> Luther et les 95 propositions d’Augsbourg, la Réforme). Importance du corps, de la compréhension plus que de l’apprentissage par cœur.Traité d’ Erasme sur la rhétorique

> cf les deux temps de l’éducation de Gargantua : d’abord scolastique, puis humaniste.

>Montaigne Lettre sur l’institution des enfants.

Age classique :

Le retour aux préceptes « classiques », l’importance nouvelle du style et des tropes

Malherbe, et l’Art poétique de Nicolas Boileau

l’honnête homme et le courtisan : la rhétorique comme marqueur social

2. L’autorité de la parole (ébauche)

parole sacrée

outil de pouvoir politique

propagande et contestation

Antiquité :

La parole divine, parole efficace « que la lumière soit ! » + et impérative: les dix commandements

détournement par les femmes : Aristophane, L’assemblée des femmes

Agôn Antigone-Créon chez Sophocle : deux lois s’affrontent, la loi des hommes, la loi des Dieux

la parole en politique

inquisition et hérésie

Renaissance

Exemple de parole qui prétend faire vaciller le pouvoir : Discours sur la servitude volontaire , La Boétie  : inciter à la désobéissance civile pour résister à la tyrannie

poésie apologétique de la religion chrétienne : tourner l’homme vers Dieu

Jean de Sponde, Sonnets sur la mort

Chassignet Mépris de la vie et consolation contre la mort

Age classique

les sermons : Bossuet (Sermon sur la mort, sermon du mauvais riche), Fénelon

3. Les séductions de la parole

définition du verbe « séduire » :

1. Vx. Induire en erreur, abuser. Synon. égarer, tromper.

2. Détourner du droit chemin, du bien.

− En partic. Amener une femme à se donner en dehors du mariage.

3. Convaincre en mettant en œuvre tous les moyens de plaire.

C. − Attirer de façon irrésistible, tenir qq1 comme sous un charme

>>> deux grandes pistes :

le discours amoureux

la parole manipulatrice

Variations thématiques :

femmes séduites

multiplication des mises en garde contre la parole séductrice dans les manuels d’éducation à destination des filles (cf L'Ecole des femmes , I, 1 (v. 162-164). « Elle était fort en peine, et me vint demander / Avec une innocence à nulle autre pareille, / Si les enfants qu'on fait se faisaient par l'oreille » .

depuis Eve et le serpent : Genèse, III, 13 « le serpent m’a séduite »…

exemple : XIVe siècle : Le livre du Chevalier de La Tour Landry pour l’enseignement de ses filles : chapitre 39 « De Eve notre première mère » citée comme contre exemple (il ne faut ni écouter ni parler aux hommes)

femmes séductrices ou manipulatrices :

Mme de Merteuil (et son alter ego masculin, Valmont)

Schéhérazade (prolongement, XVIIIe)

Agrippine (mère de Néron), Clytemnestre (mère d’Iphygénie, Oreste et Electre)

Lady Macbeth

sirènes, magiciennes (Médée, Circé), la parole incompréhensible, l’incantation, Mélusine, Ondine, Lorelei, fées, sorcières

Par période

Platon se méfiant des artistes et proposant par exemple de censurer Homère lorsqu’il montre les héros perdus ou en train de pleurer

L’art d’aimer, Ovide

Moyen-âge :

la fin’amor ou amour courtois :

« La belle dame sans merci »

Christine de Pisan

Livre du coeur d’amour épris René d’Anjou

Guillaume IX d’Aquitaine (ou dit de Poitiers) > poème pour convaincre une dame

Le roman de la rose (partie de Guillaume de Lorris, poème allégorique)

Les grands rhétoriqueurs (acrostiches, palindromes),

exemple Le chapelet des Dames de Jean Molinet (blasons)

Renaissance :

poésie du carpe diem en ce qu’elle s’efforce de convaincre la dame de se donner à son amant.

Le blason qui célèbre une partie du corps féminin : Marot, Scève (XVIe)

Fables Le corbeau et le renard

Stances à Marquise, Corneille

la voie de Théophile de Viau, libertin et moderne Elégie à une dame, « j’ai fait ce que j’ai pu... » (pour résister à l’amour)

poésie précieuse, baroque, maniériste : François Tristan L’Hermite : Les plaintes d’Acante

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La parole – Spécialité Humanités, littérature et philosophie

  • Anna Logacheva
  • 30 Avr 2021

À lire dans cet article :

dissertation philosophie la parole

La parole  est un chapitre clé de l’option Humanités, littérature et philosophie. Voici la fiche ultime qui résume tout ce qu’il faut savoir.

La parole – comme système langagier

Dotée d’une fonction performative et d’un pouvoir de légitimation, la parole trône à la tête du  système langagier  : laudative, dénonciatrice, persuasive ou incantatoire. Qu’elle relève du sacré ou du profane, elle est hissée au rang de véritable arme de combat; par son pouvoir de nomination ou de désignation, elle institue un ordre ou sape les fondements d’un système. Impartie d’une autorité incontournable, la parole influence les croyances, les rapports sociaux, la culture et la création.

Elle détient non seulement une autorité décisive dans le champ socioculturel mais s’avère tout aussi bien comme fer de lance des régimes politiques, des systèmes judiciaires, des domaines de la science, de la religion et de la magie. Cette omniprésence est alors doublée d’une toute puissance laquelle vient rappeler que la parole est le corrélât de l’autorité : intrinsèquement liée à la  raison  (le logos), elle puise également dans  l’affect  et dans  l’imaginaire  les vecteurs de sa montée en puissance.

La parole – problématisation

Sur ce, de quelles sources découle l’autorité de la parole ? Et quelles sont ses dérives ? L’Antiquité et le Moyen-Age permettent de questionner l’autorité de la parole, ses dérives et ses modalités d’action (art et séduction de la parole) tout en proposant des prolongements à cette période.

Exemple sur le pouvoir de la parole – le Choixpeau

Au départ, une controverse a opposé les tenants d’un arbitraire du pouvoir imparti à la parole à ceux qui supposent que ce même pouvoir découle d’une double  fonction injonctive et performative  établissant un rapport axiologique par rapport à la construction du sens. Dans ce sillage, la mention du choixpeau dans Harry Potter rend bien compte de cette suprématie du verbe lequel détermine, par une instance incontestée, le statut qu’occupera le sujet : la fonction du choixpeau étant de dicter dans quelle maison se retrouvera chaque nouvel étudiant, il effectue cette tâche lors du festin de début d’année. Il paraît alors qu’il a été ensorcelé (par les quatre fondateurs de Poudlard) pour répartir les rôles et pour assigner les critères de sélection de chaque maison.

Il proclame alors de vive voix quelle maison convient à l’étudiant qui l’aurait posé sur la tête : « Voyez les dangers, lisez les présages/ Que nous montrent l’histoire et ses ravages/ Car notre Poudlard est en grand péril/ Devant des forces puissantes et hostiles/ Et nous devons tous nous unir en elle/ Pour échapper à la chute mortelle/ Soyez avertis et prenez conscience/ La répartition maintenant commence ». Le chapeau classeur devient alors l’allégorie de l’ordre, de l’injonction dont dépendent la stabilité et la pérennité de tout établissement. C’est un pouvoir de légitimation mais aussi de maintien de l’ordre qui s’affermit : la parole remplit donc une fonction de régulation inhérente à la loi et par extension à l’autorité.

La parole et le concept de l’autorité

Le concept d’autorité constitue le  point de mire de la réflexion  menée par les penseurs depuis l’Antiquité : dans ce cadre, la parole semble perpétuer cette autorité (politique, religieuse, ou autre) ou, en revanche, elle se heurte à elle et s’applique à la dénoncer. Les Romains sont les premiers à fonder le concept  d’Autorité . Contrairement au pouvoir, l’autorité puise ses racines dans le passé, elle est donc en lien étroit avec la tradition. Cette autorité est extrinsèque si elle dépend d’un poste ou d’une hiérarchie, ou bien intrinsèque si elle dépend de qualités personnelles ou de vertus.

Exemple sur le pouvoir de la parole – Œdipe Roi

L’autorité de la parole institue un ordre nouveau, œuvre à ancrer certains  paradigmes  et à asseoir un  règne  ; aux antipodes de cette conception, elle conspue l’ordre établi parce qu’elle vise la déstabilisation, la subversion et la rébellion. Dans  Œdipe Roi , le conflit atteint son paroxysme au moment où Œdipe, armé de sa seule parole, dénigre les agissements de Créon; en s’opposant ouvertement au stratagème dont il est victime, il est muni d’un pouvoir de contestation qui le pousse à dévoiler sa consternation face à Tirésias : « Mais je pense qu’il vous en arrivera malheur à toi et à celui qui a ourdi le dessein de me chasser de la ville comme une souillure. Si je ne croyais que la vieillesse t’a rendu insensé, tu saurais bientôt ce que coutent de tels desseins ». Sur un mode assez similaire, dans la Machine infernale (Cocteau), le sphinx invite Œdipe à se résigner, à se soumettre à l’ordre ; ce dernier rétorque « Je résisterai ! »

Le pouvoir de légitimation et de contestation pourrait se muer en une tyrannie de la parole apte à mettre en place une justice fallacieuse et vide de sens. En uniformisant la pensée et les esprits, le discours incriminant véhiculé par un système opprimant et totalitaire gagne du terrain : l’accusé, Joseph K., dans le Procès souffre d’une incompréhension sans bornes face aux représentants de l’ordre qui le condamnent absurdement. Obnubilé par le cours que prennent les événements, le protagoniste est éberlué « K. regarda le brigadier avec de grands yeux.

Cet homme qui était peut-être son cadet, lui faisait ici la leçon comme à un écolier. On le punissait par une semonce de sa franchise ? Et on ne lui apprenait rien ni du motif ni de l’autorité qui déterminait son arrestation ! ». Un pouvoir de falsification est attribué, dans une même veine, à la parole qui regorge d’affabulation, de mystification tout en frôlant l’invraisemblable et le dérisoire.

Exemple sur la parole – Histoire des oracles

Ce propos est illustré par Fontenelle dans son  Histoire des oracles  (1687) : « En 1593, le bruit courut que les dents étant tombées à un enfant de Silésie, âgé de sept ans, il en était venu une d’or […]. Horatius, professeur en médecine à l’université de Helmstad, écrivit en 1595, l’histoire de cette dent, et prétendit qu’elle était en partie naturelle, en partie miraculeuse, et qu’elle avait été envoyée de Dieu à cet enfant pour consoler les chrétiens affligés par les Turcs ».

Dans son article «  Autorité politique  », Diderot défend la thèse suivant laquelle l’autorité remonte à l’une de ces deux sources : « ou la force et la violence de celui qui s’en est emparé, ou le consentement de ceux qui s’y sont soumis par un contrat fait ou supposé entre eux et celui à qui ils ont déféré l’autorité ». Dans le premier cas, il est question d’usurpation, de despotisme et de tyrannie ; dans le second, c’est la légitimité du pouvoir fondé sur les valeurs démocratiques.

Alors que la parole jouit d’une panoplie de pouvoirs allant de l’injonction à la dimension performative et contestataire, elle s’arroge dans certains cas des pouvoirs démesurés : à ce stade, il importe d’aborder la question des dérives de la parole. Celle-ci témoigne, à bien des égards, d’une hiérarchie dominante et s’affirme en tant que raison d’état. Loin d’instiller un idéal de justice et d’équité, elle colporte la voix de la domination et de l’oppression. Esope souligne cette dérive dans ‘Le loup et l’agneau’, fable reprise par La Fontaine dans laquelle il affirme que « la loi du plus fort est toujours la meilleure » : la victime de ce rapport de forces inégal se trouve acculée au désespoir, condamnée à l’impotence « sans autre forme de procès ». Le présent gnomique rend compte, dans cette mesure, de ces vérités morales indiscutables.

La parole et les régimes totalitaires

La prévalence de l’ordre hiérarchique trouve une résonance particulière dans le totalitarisme que promeut un régime centralisateur et manipulateur. Dans 1984, Orwell rend compte de la novlangue, néologisme forgé pour décrire un dictionnaire élaboré par l’ordre politique en vue de banaliser la pensée et partant de contrecarrer toute tentative de rébellion. Cette langue ‘vide’ abrutit les esprits des individus et participe à la massification, à l’éradication de l’esprit critique.

Big brother, contempteur des différences et des singularités, étend son pouvoir totalitaire par l’entremise de la novlangue opposée à l’ancilangue : « Ne voyez-vous pas que le véritable but de la novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer ». Cherchant à analyser les soubassements de cette autorité totalitaire, Arendt développe le concept de la ‘banalité du mal’ ; elle agence son explication du totalitarisme par le renvoi qu’elle opère au nazisme : « La relation autoritaire entre celui qui commande et celui qui obéit ne repose ni sur une raison commune, ni sur le pouvoir de celui qui commande ; ce qu’ils ont en commun, c’est la hiérarchie elle-même, dont chacun reconnaît la justesse et la légitimité, et où tous deux ont d’avance leur place fixée » (H. Arendt, la Crise de la Culture, « qu’est-ce que l’autorité ? »).

L’expérience de Milgram, transposée dans un jeu ‘le jeu de la mort’, révèle la part d’obédience et de soumission dont un individu fait preuve face à l’autorité : À la fin de son ouvrage Milgram écrivait : « Je suis certain que l’obéissance et la désobéissance ont pour origine un aspect complexe de la personnalité, mais je sais que nous ne l’avons pas encore trouvé ». Un lien a été établi entre activisme politique et rébellion : les personnes engagées dans des actes de contestation étaient moins enclines que les autres à se soumettre à l’autorité.

La parole dans le Gorgias de Platon

Qu’elle soit rivée sur des valeurs humanistes, revendiquant la justice et l’égalité, ou investie dans le champ de la manipulation et de la duperie, la parole semble susceptible de séduction et de persuasion. Ainsi, le  pouvoir séducteur et démiurgique  se trouve illustré dans le  Gorgias  de Platon : « L’orateur est, à la vérité, en état de parler contre tous et sur toute chose ; en sorte qu’il sera plus propre que personne à persuader en un instant la multitude sur tel sujet qui lui plaira ».

En effet, la rhétorique traditionnelle distinguait trois genres de discours : le délibératif (concernant les débats politiques), le judiciaire (inhérent au jugement dans les procès) et l’épidictique (associé à l’éloge et au blâme prononcés en public). L’oraison funèbre relève de cette dernière catégorie rendant hommage à une personnalité disparue. Il est à remarquer que l’éloge et le blâme entretiennent une visée argumentative, rehaussant la figure d’une personne ou, au contraire, discréditant et récusant une personne ou une idée ou une institution.

Notons qu’en cherchant à convaincre, ils sillonnent le discours publicitaire mais c’est surtout la littérature qui en rend compte : poésie satirique, éloge paradoxal, théâtre, portrait ou blason… autant de genres aptes à valoriser ou à dévaloriser, par la parole, la cible. Il convient de citer, dans la même perspective centrée sur la persuasion, la caricature qui force le trait en allant jusqu’à la déformation ou à la disproportion significative. Ce genre suggère des rapprochements dont la fonction est d’orienter le jugement en réduisant le caractère à une caractéristique. De plus, la tragédie cultive la rhétorique surtout par le truchement des procédés persuasifs et de l’incantation.

La dimension incantatoire renvoie à la puissance d’envoûtement de la parole, au chant doué de charme, à la parole productrice de sorts et de sortilèges. La tradition rhétorique qualifiait d’incantatoires les effets magiques ou divins qu’elle associait au maniement poétique des mots.

Exemple sur la parole – Médée de Sénèque

Médée  de Sénèque regorge de passages incantatoires : la séduction de la parole est fortement associée à l’invocation mais aussi à l’anathème. Manigançant sa vengeance, Médée s’exclame « Je vous invoque, ombres silencieuses, divinités funèbres, aveugle chaos, ténébreux palais du roi des enfers, cavernes de la mort défendues par les fleuves du Tartare ! mes coupables, arrachez-vous un instant à vos supplices et venez assister à ce nouvel hymen ! […] Accoutume-toi ma main à tirer le glaive et à faire couler un sang qui m’est cher » (‘les sortilèges de Médée’).

Conclusion sur la parole

Si la parole réussit à séduire c’est bien en raison de la rhétorique dont elle dispose et de sa portée : celle-ci nous ramène aux intentions de la parole séductrice dépendant en grande partie de l’effet produit sur le destinataire. Qu’elle cherche à divertir ou à persuader, à instruire ou à valoriser, à défendre ou à discréditer, la parole use de divers procédés et mobilise les techniques pour plaire. Ainsi, le  Roman de Renart  peut être considéré comme une satire sociale avant la lettre : pittoresque, malice, sens du réalisme et parodie, autant d’éléments par le biais desquels le récit en vers transgresse les tabous religieux tout en critiquant les classes dominantes. La dimension psychologique décelée dans l’œuvre en question perce à travers la facétie et l’espièglerie des personnages.

Les pouvoirs de la parole recouvrent des paramètres bien variés de l’activité créatrice : de l’injonction à la dimension performative, de la sentence au pouvoir de légitimation, elle embrasse une panoplie de domaines. Cependant, il est récurrent que les dérives fourvoient la parole surtout lorsqu’elle débouche sur le totalitarisme et sur l’uniformisation de la pensée. Il est impératif de cerner l’aspect séducteur de la parole en vue d’apprécier les intentions du discours, l’impact des mots et leurs pouvoirs incontournables.

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  • Dissertation

Exemple de dissertation de philosophie

Publié le 26 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.

Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac).

Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d’une dissertation de philosophie , ainsi que la méthode utilisée.

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Table des matières

Exemple de dissertation de philosophie sur le travail (1), exemple de dissertation de philosophie sur le concept de liberté (2), exemple de dissertation de philosophie sur l’art (3).

Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Le travail n’est-il qu’une contrainte ? ».

Il s’agit d’une dissertation de philosophie qui porte sur le concept de « travail » et qui le questionne avec la problématique « est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ? ».

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Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Etre libre, est-ce faire ce que l’on veut ? ».

Cette dissertation de philosophie sur la liberté interroge la nature de l’Homme. La problématique de la dissertation est « l’’Homme est-il un être libre capable de faire des choix rationnels ou est-il esclave de lui-même et de ses désirs ? ».

Sujet de la dissertation   de philosophie  : « En quoi peut-on dire que l’objet ordinaire diffère de l’oeuvre d’art ? ».

Cette dissertation sur l’art et la technique se demande si  l’on peut désigner la création artistique comme l’autre de la production technique ou si ces deux mécanismes se distinguent ?

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Debret, J. (2020, 07 décembre). Exemple de dissertation de philosophie. Scribbr. Consulté le 26 août 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/exemple-dissertation-philosophie/

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Justine Debret

Justine Debret

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  • Cours : L'art de la parole

L'art de la parole Cours

La parole est le propre de l'homme, elle permet de communiquer, d'échanger. En ce sens, elle est au fondement de la civilisation humaine et de la politique. Toutefois, tous les hommes ne maîtrisent pas la parole de la même façon. On parle ainsi d'art de la parole, ou encore de rhétorique ou d'éloquence. L'art de la parole se développe et s'enseigne dès l'Antiquité, de nombreux philosophes y traitent du sujet de différentes façons. Au Moyen Âge, l'art de la parole est tourné vers la religion, à la Renaissance il sert surtout à argumenter, tandis qu'à l'âge classique un homme accompli se doit d'être à l'aise à l'oral.

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Définitions de la parole et de l'art de la parole

La parole apparaît là où débute toute forme de vie publique. Parler est un art, ce n'est pas inné, cela s'apprend : c'est l'art de la parole ou art oratoire, que l'on nomme également la rhétorique (art de bien parler grâce à la maîtrise de techniques oratoires).

La parole : marque de subjectivité et de la civilisation humaine

L'homme exprime sa subjectivité, son individualité, par la parole. Si tous les hommes ont le langage, ils n'ont pas tous la même langue, qui est propre à chaque culture. Ils n'ont pas non plus tous la même parole, c'est-à-dire la même façon de s'exprimer. C'est à partir du moment où les hommes ont possédé l'art de la parole qu'ils se sont mis à se réunir en société. La parole leur permet d'échanger et d'évoluer en société.

On apprend à parler une langue, la langue maternelle, puis on s'exprime d'une manière singulière. Cette expression singulière correspond à ce que l'on appelle « la parole » humaine. Par sa parole, chacun s'exprime dans un style qui lui est propre, tout en exposant sa pensée.

Le langage est universel : tous les êtres humains sont porteurs d'un héritage génétique qui les rend aptes à apprendre à parler.

La langue est particulière, car elle est propre à une communauté linguistique qui use de mots et de règles de grammaire communes.

La parole est ce qui a permis la fondation de cités organisées, la mise en pratique de divers échanges commerciaux par le biais d'interactions et la diffusion des savoirs et de la culture grâce à des récits.

La parole humaine s'acquiert et se pratique pour devenir l'expression de la pensée subjective de chacun, comme l'indique Aristote dans De l'interprétation.

« Les sons émis par la voix sont les symboles des états de l'âme, et les mots écrits les symboles des mots émis par la voix. Et de même que l'écriture n'est pas la même chez tous les hommes, les mots parlés ne sont pas non plus les mêmes, bien que les états de l'âme dont ces expressions sont les signes immédiats soient identiques chez tous, comme sont identiques aussi les choses dont ces états sont les images. »

De l'interprétation , chapitre 1, trad. J. Tricot, © éditions Vrin, 1994

Les paroles prononcées par chaque homme sont des symboles déchiffrés par les interlocuteurs. Ils permettent aux hommes de faire entendre leurs idées personnelles.

L'art de la parole : instrument de la « chose politique »

La « chose politique » est la pratique des affaires humaines dans le cadre de la cité. L'art de la parole est l'art de convaincre, persuader et émouvoir par la parole. Il est essentiel dans la pratique des affaires humaines au sein de la cité.

L'art de la parole apparaît dans la Grèce antique. Le bon orateur est celui qui utilise l'art de la parole pour entraîner les autres dans un projet politique, pour défendre la cité. Très vite, maîtriser l'art de la parole, c'est savoir défendre ou condamner un projet, c'est savoir convaincre les autres mais c'est également savoir les dissuader.

« Nous cherchons un homme qui, mieux défendu par le seul titre d'orateur que par un caducée, puisse s'avancer sans rien craindre au milieu d'une armée ennemie. »

De Oratore , livre I, trad. Désiré Nisard

Cicéron dresse ici le portrait de l'orateur idéal : un homme qui n'a peur de rien et qui est capable d'utiliser l'art de la parole comme arme pour défendre sa cité.

L'art de la parole dans l'Antiquité

L'art de la parole prend diverses formes dans l'Antiquité. Dans tous les cas, il s'agit de présenter une réflexion, une opinion, en cherchant à obtenir l'adhésion du destinataire. Quatre figures majeures représentent cet art de la parole dans l'Antiquité grecque : Socrate, Platon, Aristote et Démosthène. À l'époque romaine, des rhéteurs (ceux qui enseignent l'art de la parole, la rhétorique) apparaissent, trois figures majeures s'imposent : Cicéron, Sénèque et Quintilien.

La naissance de l'art de la parole en Grèce antique

C'est dans la Grèce antique que l'art de la parole trouve son origine avec la rhétorique : l'art de persuader un auditoire. La rhétorique tient une place dominante en Grèce antique, elle s'inscrit dans le cursus scolaire que doit suivre tout citoyen, ce que les Grecs nomment paideia (« éducation »), chaque citoyen se doit de maîtriser à la perfection le langage et ses rouages. La rhétorique est inventée par les grands philosophes dont les principaux sont Socrate, Aristote et Démosthène.

La rhétorique comme enseignement de l'art de la parole

La rhétorique constitue à la fois une science et un art. Elle permet la maîtrise des effets du discours sur l'auditoire. Elle peut devenir un art manipulatrice et correspond à une forme de pouvoir.

La rhétorique est née dans la Grèce antique, chez les sophistes, à partir du V e siècle avant Jésus-Christ.

En tant que science, la rhétorique fait l'objet d'études qu'on peut enseigner. C'est un art, car il faut s'exercer, apprendre à mettre en valeur sa parole devant un public. L'objectif de la rhétorique est d'emporter l'adhésion de l'auditoire par la persuasion. La rhétorique use de la vraisemblance, à laquelle chacun adhère sans réfléchir, au détriment de la vérité.

L'art de la parole selon Socrate : la maïeutique

Socrate passe sa vie à questionner les gens qu'il rencontre. Il les pousse à avoir une démarche argumentative pour atteindre une forme pure de vérité. On parle de la maïeutique de Socrate : il fait accoucher les âmes par le dialogue, par la parole.

Socrate n'a pas laissé d'écrits, mais son disciple, Platon, montre l'habilité de Socrate pour la rhétorique dans son œuvre Gorgias. Platon imagine un dialogue entre Socrate et Gorgias, maître incontesté dans l'art de la rhétorique. Socrate ne cesse de poser des questions, il va au bout des choses. Il argumente, il remet en cause, il cherche à comprendre pourquoi, comment et pousse les autres à en faire autant.

« Et si tu savais tout, Socrate, si tu savais que la rhétorique embrasse, pour ainsi dire, la vertu de tous les autres arts ! Je vais t'en donner une preuve bien frappante. Je suis souvent entré, avec mon frère et d'autres médecins, chez certains malades qui ne voulaient point ou prendre une potion, ou souffrir qu'on leur appliquât le fer ou le feu. Le médecin ne pouvant rien gagner sur leur esprit, j'en suis venu à bout, moi, sans le secours d'aucun autre art que de la rhétorique. »

Gorgias explique que la rhétorique est un art supérieur à tous les autres, il permet de convaincre et de persuader n'importe quel interlocuteur, dans n'importe quelle circonstance.

Les trois types de discours d'Aristote

Pour Aristote, élève de Platon, il existe trois types de discours : délibératif, judiciaire, démonstratif. Il les théorise dans sa Rhétorique . Aristote souligne que les discours doivent suivre une certaine logique.

Tout discours, pour qu'il soit efficace, doit contenir les trois genres :

  • le discours délibératif est le discours du débat ;
  • le discours judiciaire est celui que l'on emploie lors de procès ;
  • le discours démonstratif cherche à faire l'éloge ou le blâme de quelque chose.

La logique est la science des conditions du discours vrai. La pensée doit être cohérente et rechercher le vrai. Aristote est le premier à expliciter les principes de la logique et les conditions du discours vrai.

Dans les principes de la logique, le principe de non-contradiction est l'un des plus importants. Le syllogisme est le premier type de propositions logiques qu'il énonce.

Un syllogisme est un type de raisonnement construit en trois étapes, deux prémisses et une conclusion :

  • la première prémisse énonce le plus souvent un fait universel (« tous les hommes sont mortels »),
  • la seconde énonce un fait particulier (« Socrate est un homme »),
  • la dernière étape est une conclusion logique issue, par déduction, des deux premières propositions (« Socrate est mortel »).

« Il y a donc nécessairement aussi, trois genres de discours oratoires : le délibératif, le judiciaire et le démonstratif ».

Rhétorique, I, III, trad. Charles-Émile Ruelle, 1882

La parole persuasive de Démosthène

Démosthène est l'un des plus grands orateurs antiques, ce qui lui valut le surnom « l'Orateur ». Il bouleverse l'ordre traditionnel des parties du discours dans ses prises de parole. Il joue avec les outils du langage et cherche à persuader son auditoire.

Démosthène n'utilise pas de discours judiciaire, délibératif ou démonstratif. Il préfère jouer sur les figures de style plutôt que sur la technique même du discours. Celui lui permet de manipuler son auditoire, de le persuader : il cherche à toucher son auditoire, il s'adresse à leurs émotions. C'est ce qu'il fait dans son discours Sur la couronne , dans lequel il accuse Alexandre le Grand, cherchant à provoquer la colère de son auditoire.

« Je ne t'appellerais pas hôte de Philippe ni ami d'Alexandre ; je ne suis pas assez fou pour cela ; à moins qu'on ne doive appeler les moissonneurs ou ceux qui font quelque autre chose moyennant salaire, amis et hôtes de ceux qui les paient. Mais je t'appelle salarié de Philippe autrefois, et maintenant d'Alexandre. »

Sur la couronne , trad. Georges Mathieu, 1947

Devant l'ensemble du peuple athénien, Démosthène accuse ouvertement Eschine d'avoir été acheté par Alexandre. Pour cela, il utilise des comparaisons pour désigner les personnes à la solde d'Alexandre le Grand : des « moissonneurs » ou « ceux qui font quelque autre chose moyennant salaire ». Il n'emploie pas de discours judiciaire, délibératif ou démonstratif.

Les rhéteurs romains

Chez les Romains, la rhétorique devient un art total d'une importance capitale. C'est la raison pour laquelle on voit apparaître des écoles dans lesquelles le rhetor, le rhéteur, initie à l'art de faire des discours. Parmi ces grands rhéteurs, on trouve Cicéron, Sénèque et Quintilien.

Les cinq parties du discours de Cicéron

Avocat et homme politique romain, Cicéron est certainement l'un des plus grands orateurs de son temps, ainsi qu'un grand théoricien de la rhétorique. Pour lui, le discours est divisé en cinq parties.

Les principes de la rhétorique pour Cicéron sont :

  • inventio : trouver des arguments,
  • dispositio : ordonner son discours,
  • elocutio : manière de s'exprimer,
  • actio : l'attitude corporelle de l'orateur lors du discours,
  • memoria : capacité à retenir le contenu du discours.

Avec Cicéron, l'art de la parole est donc total, il monopolise tout le corps. Il ne suffit pas d'avoir un discours bien construit et ordonné, il faut aussi mémoriser ce discours et savoir le transmettre avec les bons gestes.

« Rien ne me semble plus beau que de pouvoir, par la parole, captiver l'attention des hommes assemblés, charmer les esprits, pousser ou ramener à son gré toutes les volontés. Chez tous les peuples libres, dans les États florissants et calmes, cet art surtout a toujours été puissant et honoré. […] Quel magnifique pouvoir, que celui qui soumet à la voix d'un seul homme les passions de tout un peuple, la religion des juges et la majesté du sénat ! »

Cicéron fait l'éloge de la parole. Selon le philosophe, il n'existe rien de plus beau que le fait de regarder et d'écouter une personne déclamer un discours devant une foule qui s'extasie.

L'art de la parole pour guider spirituellement les hommes

Pour Sénèque, maîtriser la parole permet de convaincre les hommes de mener une vie plus spirituelle.

Dans ses divers traités, Sénèque utilise l'art de la parole pour aider les hommes à trouver leur chemin et à être heureux. Ainsi, dans le traité De la vie heureuse , il veut prouver que le bonheur ne se trouve pas dans la représentation des choses matérielles.

« Vivre heureux, mon frère Gallion, voilà ce que veulent tous les hommes : quant à bien voir ce qui fait le bonheur, quel nuage sur leurs yeux ! Et il est si difficile d'atteindre à la vie heureuse, qu'une fois la route perdue, on s'éloigne d'autant plus du but qu'on le poursuit plus vivement ; toute marche en sens contraire ne fait par sa rapidité même qu'accroître l'éloignement. Il faut donc, avant tout, déterminer où nous devons tendre, puis bien examiner quelle voie peut y conduire avec le plus de célérité. Nous sentirons, sur la route même, pourvu que ce soit la bonne, combien chaque jour nous aurons gagné et de combien nous approcherons de ce but vers lequel nous pousse un désir naturel. »

De la vie heureuse , I

I er siècle apr. J.-C.

Dans cet extrait, Sénèque utilise la métaphore du chemin pour évoquer la vie. Il indique que beaucoup d'hommes sont aveuglés lors de leur recherche de bonheur et passent à côté d'une vie heureuse. Avant de prendre un chemin, quel qu'il soit, l'homme doit d'abord comprendre ce qu'il recherche, et le philosophe est là pour le guider à travers ses mots. L'art de la parole sert ici à défendre une vision du bonheur, à guider l'homme vers le bonheur.

Les nouvelles théories oratoires de Quintilien

La rhétorique acquiert une plus grande importance avec Quintilien, qui la voit comme une science fondamentale. Pour lui, l'éloquence est la plus grande vertu de l'homme. Il énonce de nouvelles théories oratoires, qui ne sont pas fondées sur des règles précises. Pour lui, il convient d'adapter son discours à la situation.

Quintilien s'intéresse au rôle de la rhétorique dans l'éducation des enfants dans son œuvre Institution oratoire . Il s'imagine instituteur du lecteur pour en faire un parfait orateur. Il tente de se détacher des préceptes mis en place par ses prédécesseurs : selon lui, les recettes toutes faites ne permettent pas de former à l'art oratoire.

L'éloquence peut être une sorte de don naturel pour parler mais aussi l'art de la perfection de la maîtrise de la parole.

L'éloquence pour Quintilien est l'art de bien parler, de bien construire ses discours, mais aussi de maîtriser la voix et ses modulations, son expressivité, ainsi que celle de son visage et de son corps.

« Prescrira-t-on à un général, toutes les fois qu'il aura une armée à ranger en bataille, de porter son corps principal en avant, d'étendre ses ailes à droite et à gauche, de soutenir celles-ci avec de la cavalerie ? Certes, cet ordre sera le meilleur, si rien ne s'y oppose ; mais n'en devra-t-il pas changer suivant la nature du terrain, s'il rencontre une montagne, un fleuve, des bois, des défilés ? […] C'est par toutes ces considérations que je me suis fait une loi de m'assujettir le moins possible à ces préceptes qu'on appelle universels ou absolus ; car rarement en est-il un d'une espèce telle qu'on ne puisse ou l'affaiblir en quelque point, ou le battre tout à fait en ruine. »

Institution oratoire , I, trad. C. V. Ouizille

Quintilien explique que l'art de la rhétorique doit s'envisager comme une stratégie militaire. En effet, de même que l'on ne peut pas adapter la même stratégie militaire dans toutes les batailles, on ne peut pas appliquer une recette toute faite en rhétorique. Il faut adapter l'art oratoire aux conditions particulières dans lesquelles l'homme doit prononcer son discours.

L'art de la parole du Moyen Âge à l'époque classique

Au cours du Moyen Âge, c'est la religion qui prime. On ne débat plus véritablement dans les espaces publics comme c'était le cas dans l'Antiquité. On continue de débattre dans les universités. C'est à partir du XVI e siècle que l'art de la parole tient de nouveau un rôle primordial dans les débats. Au siècle suivant, à l'époque classique, l'homme accompli est avant tout un maître de l'art de la parole.

Le « trivium » oratoire au Moyen Âge

Au Moyen Âge, l'art de la parole devient une discipline s'intégrant au « trivium ». L'art de la parole est dispensé par des professeurs dans les universités pour permettre aux étudiants de comprendre et de se faire comprendre, d'argumenter et d'évoluer aisément dans la société. L'art de la parole est enseignée avec la leçon et la dispute.

La leçon est une lecture et un commentaire des grands textes du passé.

La leçon est la première forme que prend l'enseignement de l'art de la parole dans la faculté des arts médiévale. Il s'agit d'apprendre à lire et à commenter les textes d'Aristote au programme de la faculté des arts de Paris à partir du milieu du XIII e siècle. Plus tard, dans la faculté de théologie, ce sont les œuvres des Pères de l'Église et, en particulier, celle d'Augustin d'Hippone qui font l'objet de lectures commentées.

La deuxième forme que prend l'enseignement de l'art de la parole dans les universités médiévales est la dispute.

La dispute est un débat qui doit permettre d'apprendre à l'élève à discourir et argumenter à propos d'à peu près n'importe quoi.

La dispute est pratiquée par les étudiants avancés et leurs maîtres. Les sujets des débats sont qualifiés de « quodlibétique ». Ils peuvent être proposés par n'importe qui (« quolibet », sur n'importe quoi, « quodlibet » (au sens propre : « ce qui nous plaît »). L'élève doit être capable de discourir et d'argumenter à propos d'à peu près n'importe quoi, en montrant sa culture et en emportant l'adhésion de l'auditoire.

La dispute est devenue un art typique des élites en France. Il se pratique encore dans les grandes écoles.

Le trivium comprend également l'étude de la grammaire et de la dialectique.

Dialectique

La dialectique est l'art du dialogue. Il s'agit d'opposer sa pensée à celle d'autrui en lui présentant ses arguments ; on examine alors la validité des siens pour éventuellement les réfuter ou au contraire s'en trouver convaincu.

Particulièrement employé par les hommes d'Église pour l'élaboration de leurs sermons, l'art de la parole exige une parfaite connaissance de la langue latine. Dans un premier temps, on lit un texte, puis on le questionne. Les étudiants doivent montrer leur maîtrise de la rhétorique en réussissant à trouver des arguments convaincants. Saint Thomas d'Aquin est un maître de l'art de la parole au Moyen Âge.

Dans la Somme théologique , saint Thomas d'Aquin pose 512 questions d'ordre religieux et propose des réponses sous forme d'articles. Chaque article se compose de 4 parties :

  • sententiae (les objections) ;
  • sed contra (le sens contraire) ;
  • respondeo dicendum (la réponse) ;
  • explicatio (la solution).

« Question : L'existence de Dieu est-elle démontrable ?

Objections :

1. L'existence de Dieu est un article de foi ; mais les articles de foi ne se démontrent pas ; car la démonstration engendre la science, mais l'objet de la foi est ce dont la vérité n'apparaît pas, selon l'épître aux Hébreux (11, 1).

2. Le moyen terme d'une démonstration est la définition du sujet, qui fait connaître ce qu'il est. Or, ce Dieu, nous ne pouvons pas savoir ce qu'il est, mais seulement ce qu'il n'est pas, dit le Damascène. Donc nous ne pouvons pas démontrer Dieu.

3. Si l'on pouvait démonter Dieu, ce ne pourrait être que par ses œuvres ; or les œuvres de Dieu ne lui sont pas proportionnelles. Elles sont finies, lui-même est infini ; et il n'y a pas de proportion entre le fini et l'infini. En conséquence, comme on ne peut démontrer une cause par un effet hors de proportion avec elle, il semble qu'on ne puisse pas démontrer l'existence de Dieu.

En sens contraire , l'Apôtre dit (Rm 1, 20) : « Les perfections invisibles de Dieu sont rendues visibles à l'intelligence par le moyen de ses œuvres. » Mais cela ne serait pas si, par ses œuvres, on ne pouvait démontrer l'existence même de Dieu ; car la première chose à connaître au sujet d'un être, c'est qu'il existe.

Il y a deux sortes de démonstrations : l'une par la cause, que l'on nomme propter quid ; elle part de ce qui est antérieur, en réalité, par rapport à ce qui est démontré. L'autre, par les effets, que l'on nomme démonstration quia ; elle part de ce qui n'est premier que dans l'ordre de notre connaissance. C'est pourquoi, toutes les fois qu'un effet nous est plus manifeste que sa cause, nous recourons à lui pour connaître la cause. Or, de tout effet, on peut démontrer que sa cause propre existe, si du moins les effets de cette cause sont plus connus pour nous qu'elle-même ; car, les effets dépendant de la cause, dès que l'existence de l'effet est établie, il suit nécessairement que la cause préexiste. Donc, si l'existence de Dieu n'est pas évidente à notre égard, elle peut être démontrée par ses effets connus de nous.

Solutions :

1. L'existence de Dieu et les autres vérités concernant Dieu, que la raison naturelle peut connaître, comme dit l'Apôtre (Rm 1, 19), ne sont pas des articles de foi, mais des vérités préliminaires qui nous y acheminent. En effet, la foi présuppose la connaissance naturelle, comme la grâce présuppose la nature, et la perfection le perfectible. Toutefois, rien n'empêche que ce qui est, de soi, objet de démonstration et de science ne soit reçu comme objet de foi par celui qui ne peut saisir la démonstration.

2. Quand on démontre une cause par son effet, il est nécessaire d'employer l'effet, au lieu de la définition de la cause, pour prouver l'existence de celle-ci. Et cela se vérifie principalement lorsqu'il s'agit de Dieu. En effet, pour prouver qu'une chose existe, on doit prendre comme moyen non sa définition, mais la signification qu'on lui donne car, avant de se demander ce qu'est une chose, on doit se demander si elle existe. Or, les noms de Dieu lui sont donnés d'après ses effets, comme nous le montrerons ; donc, ayant à démontrer Dieu par ses effets, nous pouvons prendre comme moyen terme ce que signifie ce nom : Dieu.

3. Par des effets disproportionnés à leur cause, on ne peut obtenir de cette cause une connaissance parfaite ; mais, comme nous l'avons dit, il suffit d'un effet quelconque pour démontrer manifestement que cette cause existe. Ainsi, en partant des œuvres de Dieu, on peut démontrer l'existence de Dieu, bien que par elles nous ne puissions pas le connaître parfaitement quant à son essence. »

Saint Thomas d'Aquin

Somme théologique , trad. frère Réginald

Les objections donnent tous les arguments qui cherchent à montrer qu'on ne peut pas prouver l'existence de Dieu. Le sens contraire indique que les actions divines sont invisibles, donc l'existence de Dieu peut se démontrer par ce biais-là. Thomas d'Aquin en arrive à la conclusion que même si l'on ne peut pas le voir physiquement, ses actions et ses œuvres démontrent l'existence de Dieu.

Un art de la parole à visée argumentative durant la Renaissance

À partir de la Renaissance, on va redécouvrir les textes antiques. L'art de la parole devient un outil pédagogique fondamental dans l'argumentation.

Montaigne est un homme de la Renaissance qui utilise l'art de la parole pour argumenter. Dans les Essais , il décrit son monde en suivant le fil de sa pensée, dans le but de se libérer de la doxa (l'opinion commune). Dans cette œuvre argumentative, il tente dans chaque chapitre de faire adhérer le lecteur à sa vision du monde à travers une maîtrise parfaite de la rhétorique.

Une autre figure majeure de la rhétorique de la Renaissance est Érasme, célèbre pour son éloge paradoxal de la folie.

« Les Rhéteurs aussi relèvent de moi, quoiqu'il leur arrive quelquefois de m'être infidèles et de lier partie avec les philosophes. Entre autres sottises, je leur reproche d'avoir écrit tant de fois, et avec tant de sérieux, sur l'art de plaisanter. L'auteur, quel qu'il soit, du traité de La Rhétorique à Herennius compte la Folie parmi les facéties, et Quintilien, qui est prince dans leur ordre, a un chapitre sur le rire qui est plus long que l' Iliade ! La Folie a pour tous tant de prix que très souvent, pour suprême argument, il leur arrive de soulever une risée. C'est donc à moi qu'ils ont recours, puisque c'est mon rôle de faire éclater de rire. »

Éloge de la Folie , trad. Pierre de Nolhac, © Garnier-Flammarion, 1964

Dans ce texte, Érasme associe les rhéteurs à la folie. En effet, c'est la folie ici qui parle, elle est personnifiée. Le texte commence par : « Les Rhéteurs aussi relèvent de moi ». Érasme associe également certains philosophes à la folie, notamment Quintilien qui est cité. Il utilise une ponctuation expressive pour se moquer (phrase exclamative). Érasme dénonce la bêtise de certains rhéteurs et philosophes. Il se fait le porte-parole de la folie pour mieux dénoncer l'absurdité des propos de certains.

L'éloquence au service des hommes à l'âge classique

L'âge classique est marqué par une querelle entre les Anciens et les Modernes, ainsi que par la fondation de l'Académie française en 1635. L'art de la parole devient un moyen d'attaque et de défense privilégié par les hommes de lettres et les philosophes. On cherche à mettre en avant une forme parfaite du discours maîtrisé par l'honnête homme. De nombreux auteurs illustrent la maîtrise classique de l'art de la parole : Pascal, La Fontaine, Descartes, La Rochefoucauld, La Bruyère ou encore Boileau.

Le poète Nicolas Boileau montre que la rhétorique a pour but de promouvoir la langue française. En effet, dans le chant I de L'Art poétique , il défend l'idée que tout le monde ne peut pas être un bon poète, il s'agit de maîtriser certaines règles et d'être capable de les appliquer.

« C'est en vain qu'au Parnasse un téméraire auteur Pense de l'art des vers atteindre la hauteur : S'il ne sent point du ciel l'influence secrète, Si son astre en naissant ne l'a formé poète, Dans son génie étroit il est toujours captif. »

Nicolas Boileau

L'Art poétique

Si le poète méprise les règles poétiques, il n'écrira que des textes médiocres et ne connaîtra pas le succès. De fait, il faut cesser de croire que pour bien écrire il suffit d'être inspiré par une muse ; au contraire, il faut sans cesse travailler son discours. L'homme classique est donc un homme instruit qui connaît et maîtrise les règles du discours.

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Galilée- les deux systèmes du monde expliquez l’opposition entre démonstration et autorité. a-t-on besoin d’un guide pour la lecture des textes littéraires et philosophiques .

sujets E3C 2020 HLP Première bac général - Les pouvoirs de la parole 8

sujets E3C 2020 HLP Première bac général - Les représentations du monde 4

ÉPREUVES COMMUNES DE CONTRÔLE CONTINU

CLASSE : Première E3C : ? E3C1 ? E3C2 ? E3C3 VOIE : ? Générale ? Technologique ? Toutes voies (LV)

ENSEIGNEMENT : « Humanités, Littérature et Philosophie »

DURÉE DE L’ÉPREUVE : 2 heures

Axes de programme : Les pouvoirs de la parole.

GALILEO GALILEI (Galilée), Dialogue sur les deux systèmes du monde, Deuxième journée (1632).

Question d’interprétation philosophique :

Expliquez l’opposition entre démonstration et autorité.

Question de réflexion littéraire :

A-t-on besoin d’un guide pour la lecture des textes littéraires et philosophiques ?

Pour construire votre réponse, vous vous référerez au texte ci-dessus, ainsi qu’aux lectures et connaissances, tant littéraires que philosophiques, acquises durant l’année. 

Antoine Arnauld et Pierre Nicole, La logique ou l'art de penser -Comment Arnauld et Nicole parviennent-ils à justifier l'usage de la rhétorique?Qu’est-ce que bien parler ?

Antoine Arnauld et Pierre Nicole, La logique ou l'art de penser (1662).

Question d'interprétation philosophique

Comment Arnauld et Nicole parviennent-ils à justifier l'usage de la rhétorique ?

Question de réflexion littéraire

Qu’est-ce que bien parler ?

Pour construire votre réponse, vous vous référerez au texte ci-dessus, ainsi qu’aux lectures et connaissances, tant littéraires que philosophiques, acquises durant l’année.

La Fontaine Fables (Livre I, X) – Quel sens votre lecture de cette fable permet-elle de donner à l’énoncé du premier vers-La parole peut-elle être violente ?

La Fontaine Fables (Livre I, X) – 1668

Question d’interprétation littéraire

Quel sens votre lecture de cette fable permet-elle de donner à l’énoncé du premier vers : « La raison du plus fort est toujours la meilleure » ?

Question de réflexion philosophique

La parole peut-elle être violente ?

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Date de dernière mise à jour : 24/04/2021

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Est-il dans la nature de la parole d’être à la fois véridique et mensongère ?

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La parole a-t-elle le pouvoir de changer les choses ?

  • Le 24/05/2018
  • Dans Dissertations philosophiques
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Le bac de philosophie

Problématique : Dans quelle mesure les mots peuvent-ils agir sur le réel ?

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   Les sujets tombés au baccalauréat de philosophie : Liban, bac 2018

Sujets de la série L

Terminale L 

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L philosophie 2018 liban sujet officiel

La parole a-t-elle le pouvoir de changer les choses ?

Concepts :

Parole/langage : le langage est l’aptitude à constituer et former une langue ; la parole est l’acte individuel par lequel s’exerce la fonction linguistique

Pouvoir/instrument/fin/moyen

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Problématique : Dans quelle mesure les mots peuvent-ils agir sur le réel ?

Les pouvoirs de la parole

La rhétorique est l’art de manier les mots, l’art de la belle parole. Les rhéteurs sont des experts pour convaincre, persuader. La parole peut donc convaincre et persuader si elle est bien utilisée.

Socrate, dans les dialogues platoniciens, utilise la parole et le dialogue pour éclairer ses interlocuteurs sur leurs erreurs. C’est l’art de la maïeutique, qui vise à faire accoucher les esprits de la vérité par la parole.

Dimension performative du langage (Austin). La parole peut avoir une valeur d’engagement (« Je donne ma parole ») ou une valeur d’action. Une parole performative est une parole qui agit quand on la prononce.

La parole comme limite à l’action ?

L’opposition classique entre parole et action. Si je parle trop, cela peut entraver mes actions. Quand je parle, je n’agis pas. Cette opposition est semblable à l’opposition entre théorie et action.

En politique, on peut opposer les discours aux actions concrètes. Marx appelle à l’action militante et à la révolution contre les gommes de parole et de pensée qui ne changent rien.

La parole est la manifestation d’une intention alors que l’action passe à la pratique. D’une certaine manière, une parole sans action ne peut rien changer. Manifester sa volonté de faire quelque chose, de changer les choses sans passer à la pratique n’a aucun impact sur le monde.

La parole comme instrument de transformation du réel

La littérature, qui est d’une certaine manière une parole, non pas orale mais écrite, l’expression d’une voix particulière, a un pouvoir de transformation. La description de Notre Dame de Paris par Victor Hugo transforme notre vision du bâtiment. La littérature peut aussi provoquer de forts sentiments tels que la colère ou la haine. Cette parole a donc un fort pouvoir de transformation. On peut ici penser aux pouvoirs des grands discours.

La parole est la manifestation de l’individualité de chaque être (Arendt). En prenant la parole, l’individu agit, il s’expose. Cette action première a un grand pouvoir, puisqu’elle détermine toutes les actions futures. Ainsi, parler permet au moins de commencer à changer les choses.

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Afin que vous compreniez mieux comment réaliser une bonne introduction de dissertation, je vous montre ici plusieurs exemples d’introduction de dissertation en philosophie sur des sujets différents, vous pouvez voir la méthode en VIDEO ici . Pour davantage d’information sur la méthode à suivre vous pouvez regarder cet article sur la manière de réussir son accroche , et ces deux autres articles sur la problématique et la méthode de l’introduction de manière plus générale.

Je vous rappelle que votre introduction de dissertation en philosophie doit comporter une accroche , un rappel du sujet, une problématique comprenant une définition des termes du sujet et une annonce de plan.

Pour plus de clarté, je précise à chaque fois entre parenthèses à quel élément de la méthode les différents passages de l’introduction correspondent. Par ailleurs, vous trouverez dans le sujet 1, un exemple d’accroche utilisant un exemple, et dans les sujets 2 et 3, des exemples d’accroches utilisant plutôt des citations.

Sujet 1 : Introduction philosophique : Avons-nous le devoir de faire le bonheur des autres ?

Dans le film « Into the Wild », le héro Christopher, s’enfuit pour partir vivre seule dans la nature. Il essaie, ainsi, d’échapper à l’influence de ses parents qui veulent pourtant son bonheur. Christopher rejette le mode de vie de ses parents, et pense, au contraire, être heureux en se détachant des choses matériels et en s’éloignant de la société. Ce faisant, on peut en déduire qu’il est souvent difficile de savoir ce qui rendra heureux un individu. Or, si nous ne savons pas réellement ce qui les rendra heureux, comment pourrait-on avoir le devoir de faire le bonheur des autres ? Et pourtant n’avons nous pas l’obligation, de leur donner au moins le minimum pour être heureux ? (Accroche qui montre le problème c’est-à-dire que la réponse au sujet n’est pas évidente) . Avons-nous alors le devoir de faire le bonheur des autres ? ( Rappel du sujet). A première vue , nous pourrions penser que nous avons effectivement le devoir de faire le bonheur des autres, car ce serait une obligation morale d’agir de manière à aider les autres à atteindre un état de satisfaction durable et global. En effet, rendre les autres heureux semble être une bonne chose et quelque chose que l’on peut rationnellement souhaiter. ( Première réponse au sujet ) Mais , n’est-ce alors pas vouloir imposer aux autres une certaine manière d’être heureux ? En prétendant faire le bonheur des autres, ne risque-t-on pas, au contraire, de faire son malheur ? Dans ce sens, dire que nous avons l’obligation de rendre les autres heureux pourrait être difficile à défendre car comment avoir le devoir de rendre les autres heureux si nous ne pouvons savoir ce qui les rendra effectivement tel ? (Deuxième réponse qui montre que la réponse au sujet n’est pas évidente) . Dans un premier temps, nous verrons

🚀🚀🚀 Pour plus de conseils de méthode et des fiches sur les grandes notions suivez-moi sur Instagram ici.

Sujet 2 : Prendre son temps, est-ce le perdre ?

« Nous n’avons pas reçu une vie brève, nous l’avons faite telle ». Sénèque dans De la Brièveté de la vie , remarque ainsi que les hommes qui se plaignent d’avoir une vie courte sont, en réalité, responsables de cela, car ce sont eux qui en perdant leur temps la rendent courte. Pourtant, si les hommes perdent leur temps selon lui, ça n’est pas parce qu’ils prendraient trop leur temps, mais parce qu’ils ne réfléchissent pas à la meilleur manière d’user de ce temps. Ils peuvent très bien s’agiter sans cesse et être fort occupés tout en perdant leur temps car ils ne l’utilisent à rien de significatif. ( Accroche ) Alors, prendre son temps, est-ce le perdre ? ( Rappel du sujet ) A première vue, si par prendre son temps, on entend faire les choses avec lenteur, alors prendre son temps, cela pourrait signifier le perdre car c’est oublier alors que nous sommes des êtres mortels et que notre temps est limité. Le temps est une chose trop précieuse pour que l’on n’y fasse pas attention. Celui qui est lent perd alors son temps. ( Première réponse un peu naïve qui repose sur une première définition de prendre son temps – première partie de la problématique) Mais , ne pourrait-on, au contraire, défendre l’idée que prendre son temps c’est au contraire bien en user ? Est-ce nécessairement parce que l’on agit vite et que l’on fait beaucoup de choses dans sa journée que l’on utilise bien son temps ? Nous pourrions, au contraire, remarquer que si nous occupons nos journées à des actions sans réel but alors nous perdons tout autant notre temps. Prendre son temps cela pourrait donc être, prendre possession de son temps en sachant précisément à quoi on l’utilise et pourquoi. ( Deuxième réponse qui repose sur une deuxième signification possible de « prendre son temps » et montre que la réponse au sujet n’est pas évidente – deuxième partie de la problématique ). Dans un premier temps, nous verrons que prendre son temps cela peut signifier le perdre, si nous sommes inconscients du caractère précieux du temps. Puis nous nous demanderons dans quelle mesure néanmoins prendre son temps et l’utiliser de manière réfléchie, ça n’est pas, au contraire, bien user de son temps. Enfin, nous envisagerons que quelque soit notre façon de vivre, il est inéluctable de perdre son temps dans la mesure où le temps est quelque chose qui nous échappe fondamentalement. (Annonce du plan)

Sujet 3 : Faut-il craindre la mort ?

« Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la mort, non pas parce qu’elle serait un événement pénible, mais parce qu’on tremble en l’attendant. » Selon Epicure dans la Lettre à Ménécée , il n’est pas raisonnable de craindre la mort, car il définit la mort comme « absence de sensation ». De ce fait, la mort ne nous fait pas souffrir puisqu’elle est absence de sensation, en revanche si nous craignons la mort de notre vivant, alors nous souffrons par avance inutilement. Nous pourrions pourtant remarquer que si la mort ne fait pas souffrir, le fait de mourir peut être douloureux. (Accroche qui montre que le sujet pose un problème) Faut-il alors craindre la mort ? (Rappel du sujet) A première vue , craindre la mort pourrait être utile pour nous car la crainte de la mort peut nous pousser à être plus prudent. Il faudrait alors craindre un minimum la mort pour espérer rester en vie. ( Première réponse un peu naïve au sujet ). Mais , ne pourrait-on dire, au contraire, qu’il ne faut pas craindre la mort ? En effet, il semble que cela n’a pas réellement de sens et d’utilité de craindre quelque chose qui arrivera de toute façon et de se gâcher la vie à l’anticiper. (Deuxième réponse qui montre que la réponse n’est pas évidente et pose donc un problème) Nous allons donc nous demander s’il faut craindre la mort. Dans un premier temps nous verrons qu’il ne faut pas craindre la mort car elle n’est pas un malheur. Puis, nous verrons qu’il y a néanmoins des avantages à craindre la mort. Enfin, nous nous demanderons si craindre la mort n’est pas un non sens car cela nous empêche de bien vivre.  (Annonce du plan)

J’espère que ces différents exemples d’introduction de dissertation en philosophie, vous auront aidé à comprendre ce que doit être une introduction de dissertation en philosophie.

▶️ Si vous voulez aller plus loin vous pouvez également regarder cet exemple d’introduction de dissertation en vidéo :

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  • DOI: 10.1353/HPH.1995.0006
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A brief history of Russian aphasiology

  • Published: March 1996
  • Volume 6 , pages 1–10, ( 1996 )

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dissertation philosophie la parole

  • Janna M. Glozman 1  

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This paper analyzes early Russian contributions to the study of aphasia, dated between 1789 and 1941. Different approaches to the problem of the organization and localization of verbal functions as well as to the understanding of mechanisms of aphasia and principles of aphasia rehabilitation are discussed. Comparisons with European and North American contributions and with contributions from later Russian writing (e.g., Luria's period) are presented to demonstrate their interconnections in shaping the course of Russian aphasiology.

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Glozman, J.M. A brief history of Russian aphasiology. Neuropsychol Rev 6 , 1–10 (1996). https://doi.org/10.1007/BF01875417

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Issue Date : March 1996

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Robichaud, P.R. 1996. Ph.D. dissertation. Moscow, ID: University of Idaho.

[107M]

Considerable attention has been focused on the impacts of forest management decisions on the environment in recent decades. Burning after timber harvest is a common site preparation technique and its effect on soil erosion is of increasing concern, particularly on steep terrain. The effects of burning are not uniformly distributed on a hillslope. Methods are needed to assess the soil erosion potential on spatially-varied hillslopes so that the risk of adverse effects of management activities on water quality and aquatic habitat can be evaluated. This study presents a method to address the spatially-varied surface conditions usually found after a prescribed fire, and their influence on erosion. A laboratory study determined the factors that influence hydrophobicity, and a method to model the hydrophobicity effect was developed. Field studies were conducted to determine the spatially-varied effects of fire, and rainfall simulation was used to determine infiltration and erodibility parameters for various surface conditions. Hydrophobic soil conditions after fire occurred more often in dry coarse textured soils than in fine textured soils. A hydrophobicity index that reduced the hydraulic conductivity based on the soil texture and soil heating was developed. A forest ground cover factor based on duff thickness was developed. The amount of duff material remaining after a fire was the most important factor affecting erosion. As the amount of duff material remaining increases, erosion decreases. The amount of duff remaining and management activities were used to determine four different surface conditions after the fire. Probability distribution functions of the important factors that influence erosion were developed. A method to model spatially-varied hillslope conditions based on the sequential simulation techniques is presented.

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    Le Pouvoir de la parole : pistes de réflexion et textes. Humanités Lettres Philosophie. Les pouvoirs de la parole, Période de référence : de l'Antiquité à l'Âge classique. 1. L'art de la parole 12h. Antiquité (6h): > aux sources de la rhétorique : la démocratie (>philo: Platon, les sophistes, la dialectique etc.)

  6. La parole

    La parole - comme système langagier. La parole - problématisation. La parole et le concept de l'autorité. La parole et les régimes totalitaires. La parole dans le Gorgias de Platon. La parole est un chapitre clé de l'option Humanités, littérature et philosophie. Voici la fiche ultime qui résume tout ce qu'il faut savoir.

  7. Exemple de dissertation de philosophie

    Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac). Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d'une dissertation de philosophie, ainsi que la méthode utilisée. Conseil. Avant de rendre votre dissertation de philosophie, relisez et corrigez les fautes. Elles comptent dans votre note finale.

  8. La parole: sujets de dissertation

    la parole: Sujets de dissertation sous forme de questions problématiques. Il ne s'agit ici que d'une liste de questions ou de problématiques générales pouvant orienter votre réflexion pendant l'année et non de véritables sujets de concours, puisque ceux-ci sont articulés autour d'une citation qu'il vous faudra au préalable analyser.

  9. L'art de la parole

    L'art de la parole. La parole est le propre de l'homme, elle permet de communiquer, d'échanger. En ce sens, elle est au fondement de la civilisation humaine et de la politique. Toutefois, tous les hommes ne maîtrisent pas la parole de la même façon. On parle ainsi d'art de la parole, ou encore de rhétorique ou d'éloquence.

  10. PDF Recueil de textes montrant l'importance de la parole Cours de

    4. La fonction créatrice de la parole dans l'institution du monde culturel Texte choisi par Khaya Bendao Dans cet extrait de dissertation philosophique, Simone MANON, le 16 novembre 2016, aborde le rôle de la parole dans la culture. Ici elle décrit une parole créatrice et fondatrice, au cœur de la société et des faits.

  11. PDF Dissertation Philo Exemple

    La dissertation en philosophie est un exercice difficile car elle suppose la maîtrise d'une méthode et d'une structure déterminée. Nous vous donnons donc un exemple de dissertation redigée et corrigée par un professeur, tant d'un point de vue méthodologique (forme) qu'éditorial (fond). Nous avons volontairement choisi un sujet de ...

  12. Sujets E3C 2020 HLP Première: Les pouvoirs de la parole

    HLP 2024 Humanités, littérature, philosophie-De l'écrit, parole figée à la parole vivante des dialogues platoniciens. La parole écrite. Référence, Phèdre, Platon-L'enseignement oral.La parole déviante. Aristophane, les Nuées-La parole sophistique contre la parole philosophique

  13. 289 sujets de Philo corrigés

    Les incontournables du BAC de philosophie : plans rédigés de dissertations et commentaires de texte. Annales corrigées du BAC philo en téléchargement.

  14. Est-il dans la nature de la parole d'être à la fois vraie et fausse

    Corrigé de la dissertation de philosophie, disponible sur le site philolycee.free.fr, et rédigé par le professeur Gaëtan Tröger. Premium. Compte. Français: Commentaires; ... Heidegger, Acheminement vers la parole: La parole poétique; Judith Butler, Trouble dans le genre: Féminisme et sujet de droit;

  15. La parole a t'-elle le pouvoir de tout changer?

    La parole est la manifestation de l'individualité de chaque être (Arendt). En prenant la parole, l'individu agit, il s'expose. Cette action première a un grand pouvoir, puisqu'elle détermine toutes les actions futures. Ainsi, parler permet au moins de commencer à changer les choses. Spécial bac de philosophie, Liban 2018 toutes ...

  16. Dissertation : la parole entre objectivité et subjectivité

    1. Selon Platon, la philosophie apparaît avec l'étonnement que fait naître en nous le contact du monde. 2. Cet étonnement prend la forme d'un questionnement. Philosopher, c'est éprouver e besoin de penser et de s'interroger au contact des choses et des autres. 3. Ce questionnement donne lieu à un dialogue avec autrui.

  17. Exemples d'introduction de dissertation en philosophie

    Afin que vous compreniez mieux comment réaliser une bonne introduction de dissertation, je vous montre ici plusieurs exemples d'introduction de dissertation en philosophie sur des sujets différents, vous pouvez voir la méthode en VIDEO ici.Pour davantage d'information sur la méthode à suivre vous pouvez regarder cet article sur la manière de réussir son accroche, et ces deux autres ...

  18. philosophie : La parole

    cours de philosophie sur la parole la parole que parler la parole des pouvoirs magiques le pouvoir ambivalent de la parole animal doué de parole tout ce que. Passer au document. ... philosophie : La parole . cours de philosophie sur la parole . Matière. Philosophie classique. 55 Documents.

  19. Dissertation sur la parole

    Système de philosophie autobiographique (dissertation) L'expression de soi-même (dissertation) Autrui (dissertation) TD naissance de la philosophie. Cours de philosophie sur l'histoire. Dissertation sur la parole briller ou éclairer par la parole au siècle en linguistique, le signe comporte un signifiant qui doit référer un signifié pour ...

  20. The Marxism of Marx's Doctoral Dissertation

    The Marxism of Marx's Doctoral Dissertation. L'A. etudie la dissertation doctorale de Marx (1841) intitulee: «Difference de la philosophie de la nature de Democrite et d'Epicure» en montrant que Marx s'y revelait deja un materialiste dont la conception de la praxis est fondee sur l'idee que la liberte est l'appreciation de la necessite.

  21. (PDF) The phenomenon of desire: philosophical and anthropological

    The phenomenon of desire: philosophical and anthropological analysis. The dissertation оf Candidate's degree in Philosophy on specialty 09.00.04 — philosophical anthropology, philosophy of culture. ... 34. Philosophy and desire/ Edited, with the introduction by Hugh J. Silverman. - NY: Routledge, 2014. 35. Ricœur P. Philosophie de la ...

  22. A brief history of Russian aphasiology

    Lordat, J. (1843). Analyse de la parole pour servir à la théorie de divers cas d'alalie et de paralalie (de mutisme et d'imperfection de parler) que les neurologistes ont mal connus.Journal de la Société Pratique de Montpellier 7: 333 and 417. Google Scholar Luria, A. R. (1947).Traumatic Aphasia. Medical Academy Press, Moscow.

  23. Moscow FSL

    Ph.D. dissertation. Moscow, ID: University of Idaho. Links: PDF [107M] Abstract: Considerable attention has been focused on the impacts of forest management decisions on the environment in recent decades. Burning after timber harvest is a common site preparation technique and its effect on soil erosion is of increasing concern, particularly on ...